Chaque année, l'érosion du trait de côte s'aggrave le long du littoral néoaquitain. À Capbreton, la dune n'est pas épargnée. Elle va même contraindre une station d'épuration à déménager. Un véritable casse-tête à anticiper.
À l'œil, la station d'épuration de Capbreton jouxte désormais la dune. Quatre-vingts mètres seulement les séparent. Un phénomène largement dû à l'érosion, qui impacte le trait de côte de deux à trois mètres chaque année dans les Landes.
La menace plane déjà sur les habitations de plusieurs communes le long du littoral, mais c'est désormais une station d'épuration qui est en passe de subir les conséquences de l'érosion. Elle devrait bientôt déménager, "une nécessité à l'horizon 2040", selon les termes de Benoît Auguin, directeur de l'eau et de l'assainissement du Syndicat départemental d'équipements des communes des Landes (SYDEC).
Anticiper un nouveau site
L'ouvrage, particulièrement conséquent, concerne un territoire de trois communes, dont Capbreton, Hossegor et Angresse. Son démantèlement et sa réinstallation sont à l'étude depuis quatre ans déjà, mais Benoît Auguin l'assure : "On ne déménage pas une station d'épuration comme on déménage un appartement."
L'un des enjeux majeurs est de trouver un endroit adapté pour le rejet d'une certaine quantité d'eaux usées traitées. "Ce doit être un exutoire vers le milieu naturel", explique le responsable du SYDEC. Plusieurs pistes sont déjà à l'étude.
Scénario privilégié selon lui : "l'infiltration d'une partie des eaux usées dans les environs". En cas d'impossibilité du point de vue hydrogéologique, il faudra plutôt chercher à plusieurs kilomètres de là, du côté de l'Adour, pour trouver un endroit capable d'accueillir ces rejets d'eaux usées.
Retrait significatif du trait de côte
Le projet pourrait coûter près de trente millions d'euros et demande des investissements conséquents. Car il faut à la fois déménager, remettre sur site et augmenter la capacité de la station d'épuration "pour pouvoir traiter l'ensemble de la pollution que l'on va recevoir sur ce secteur, ajoute Benoît Auguin. Car ici, la population est en forte augmentation." Objectif, désormais, que la station soit opérationnelle d'ici à 2035.
À noter que l'érosion coûte déjà cher aux communes du littoral. Et que les tempêtes, qui ont largement impacté le trait de côte cet hiver, sont amenées à se reproduire. À Capbreton, la mairie a déjà entamé plusieurs investissements pour enrayer le phénomène. Une stratégie douce, appelée "by-pass" est déjà en place. Jean-Luc Aschard, adjoint au maire en charge du trait de côte, explique : "c'est un transfert hydraulique de sable depuis la plage de Notre-Dame, jusqu'à certaines plages comme celle de Santocha." La quantité de sable déposée est liée à celle perdue l'hiver précédent.
Une autre plage a bénéficié du désensablement du lac d'Hossegor pour créer un cordon de sable en amont de la dune. Impossible cependant de le généraliser : "ça a aussi un coût important", conclut l'adjoint. Des travaux d'enrochement du front de mer sont également prévus à Capbreton dès l'automne prochain.