C'est un fléau qui menace tout le littoral aquitain. Les micros déchets plastiques. Dans les Landes à Moliets, l'embouchure du courant d'Huchet est fortement exposée à cette pollution. Tous les mois, une opération de ramassage est organisée sur ce site naturel protégé.
"C’est désespérant ! On sait très bien qu’en une demi-journée, on ne pourra jamais réussir à tout nettoyer !" Ce jour-là, Virginie et sa fille sont venues prêter mains fortes sur la plage de Moliets dans les Landes. Le courant d’Huchet : un petit coin de paradis qui n’est pas épargné par la pollution.
L’hiver, l’océan y charrie de la laisse de mer, des éléments naturels comme du bois flotté, des algues, mais aussi des déchets, essentiellement des microplastiques, au niveau de l’embouchure, malmenant ainsi ce site classé et menaçant la chaîne alimentaire où nichent les oiseaux.
On a l'impression que c'est à l'infini !
Armés de tamis et de sacs-poubelles, les bénévoles multiplient chaque mois les opérations de nettoyage. Il s’agit de collecter de petits morceaux de plastiques qui certes se fragmentent, mais qui ne se dégradent pas naturellement.
"Le dernier ramassage, il y a un mois, on a fait 1.6 mètres cube de plastique, c’est tellement petit" soupire Jean Luc. Quinze ans, déjà qu’il tamise le sable pour en sortir de petits débris. Des fragments si minuscules, de taille inférieure à 5 mm, qu’il est souvent impossible de les collecter à la main.
Ces opérations régulières permettent à la commune de sensibiliser le public à la lutte contre la pollution. Mais devant l’ampleur de la tache la municipalité aimerait passer à la vitesse supérieure. Elle a fait appel aux étudiants de l’IUT de Bordeaux-Gradignan pour élaborer une solution de récupération plus performante.
"C’est encore au stade des prémices, mais on a espoir de trouver une modélisation pour récupérer ces microplastiques" confie la maire de Moliets Aline Marchand.
D’ici là, une nouvelle opération citoyenne de ramassage réunira les bonnes volontés dans un mois. Un travail de longue haleine.
Le reportage d'Alexandre Perrin et Laurent Montiel