C’est une petite victoire pour les agents d’Enedis et les acteurs locaux : un couple de cigognes a donné naissance à deux petits, à Yzosse, dans les Landes. Ils ont été bagués par un expert ce mercredi, pour suivre leur évolution.
Découvert il y a quelques semaines sur un pylône électrique d’Yzosse, dans les Landes, le couple de cigognes a finalement élu domicile sur une plateforme de métal, installée par Enedis et la Fédération des chasseurs des Landes, et même fondé une famille.
"Pour participer à la sauvegarde de l'avifaune et tout particulièrement des cigognes, les équipes d'Enedis développent plusieurs actions : installation de supports de protection sur les lignes électriques, déplacement de nids existants, création de nids de substitution et suivi d'évolution", détaillé Christophe Cres, directeur territorial Enedis Landes.
Nouveau nid douillet
Ils sont nés il y a quarante jours et pèsent 3 kilos chacun. Comme beaucoup de cigognes, leurs parents avaient construit leur nid dans un pylône électrique. “Déplacer un couple de cigognes, n'est pas simple. Une fois installées, elles veulent revenir sur le pylône où elles étaient, elles sont têtues ! En installant ce poteau dans un environnement proche, on a réussi à les délocaliser sans causer aucun problème, on est très contents”, explique Tristan Roi, bagueur bénévole au Muséum d’Histoire naturelle de Paris, venu sur place pour baguer les deux nouveaux-nés. Pour éviter que les oiseaux ne s’électrocutent ou une coupure d’électricité, les agents d’Enedis, en partenariat avec la Fédération des chasseurs des Landes, ont déplacé le nid sur une plateforme de métal, construite par les acteurs locaux, dans un endroit protégé.
"Il faut un peu d'astuce, des contacts avec les forgerons pour avoir des nids dans les règles de l'art. Les oiseaux d'une année sur l'autre, rechargent leur nid, qui peut alors peser plusieurs centaines de kilos, donc il faut que la plate-forme soit solide”, détaille Jean-Paul Laborde, technicien à la Fédération des chasseurs des Landes. Une opération délicate qui donne généralement peu de résultats : les oiseaux ne reviennent pas toujours à leur nid, après avoir migré.
Opération délicate
Pour baguer les petits, sans effrayer la famille, il faut faire preuve d’un certain tact, notamment pour éloigner la mère, le temps de recueillir les petits. Une bague verte, adaptée à leur taille est alors cerclée autour de l’une des pattes, afin de pouvoir les reconnaître de loin, sans avoir à les déranger.“C'est important de baguer les cigognes, car si l'on sait beaucoup de choses sur elles, on ne sait pas encore tout, notamment avec le changement climatique et tous les paramètres environnementaux qui changent”, assure Tristan Roi, bagueur bénévole au Muséum d’Histoire naturelle de Paris.
La présence de cette nouvelle famille est donc une véritable surprise pour ces passionnés. Ils souhaitent désormais fidéliser les grands oiseaux, pour qu’ils reviennent chaque année, après leur séjour hivernal en Afrique.
“Au début des années 70, on observait des individus qui stationnaient en période de migration. Progressivement, en installant ces plateformes, les individus sont restés pour se reproduire. Aujourd'hui, nous avons 250 couples qui reviennent chaque année”, se réjouit Jean-Paul Laborde, qui espère que leur nombre continuera de progresser dans la vallée de l'Adour.