Depuis le début de la crise aviaire, la Mutualité Sociale Agricole (MSA), le régime de protection sociale des agriculteurs, est particulièrement sollicitée. D'autant plus que les restructurations successives de ses services compliquent de plus en plus son activité.
En 2010, elle comptait 420 salariés pour moins de 380 aujourd'hui. Les effectifs de la MSA Sud Aquitaine ne cessent de baisser depuis une dizaine d'années.
C'est la conséquence d'un vaste plan d'économies lancé sur le plan national. Des coupes budgétaires dénoncées par les syndicats car elles entraineraient d'importants retards dans le traitement des dossiers. Jusqu'à 3 mois pour le versement d'allocations retraite.
D'où le mécontentement grandissant d'une partie des adhérents : "les exploitants agricoles et les salariés agricoles qui sont les assurés en arrivent à des incivilités. Au niveau de la sécurité cela devient compliqué. Quand je suis rentré à la MSA, nous avions vraiment le service à l'adhérent. On ne peut pas plus l'accomplir", explique Jacques Labarbe, représentant de l'intersyndicale CGT-FO-CFDT.
Odile Marsan est une ancienne agricultrice. Aujourd'hui à la retraite, elle fait désormais le lien entre la MSA et les exploitants agricoles.
Elle dénonce le manque d'effectifs de l'organisme social, alors que le monde agricole est de nouveau touché par une crise aviaire.
"C'est clair que beaucoup auraient besoin de quelqu'un au bout du fil, ne serait-ce que pour parler un peu aussi. Pour connaître toutes les aides également, parce qu'il y en a un panel que les gens ne connaissent pas forcément. C'est sûr, il faut aller sur internet les regarder mais quand les gens baissent les bras, c'est dur", raconte Odile Marsan, représentante des adhérents de la MSA Sud Aquitaine.
La direction de la MSA, de son côté, assure que le retard dans le traitement des dossiers sera comblé d'ici à fin juin.