Avec des vidéos à plus de 2 millions de vue sur TIK TOK, les groupes folkloriques d’échasses font exploser les préjugés. Quoi ?! Vous n’avez pas encore succombé à la folie des échasses ? Pour que vous ne vous sentiez pas totalement has been, nous vous proposons un petit cours de rattrapage par le Sud-Ouest.
Plus de 2 millions de vues ! La vidéo dure 5 secondes et comptabilise 2,6 millions de vues à travers le monde. On y voit un jeune homme se relever sur des échasses dans le sable de la dune du Pilat sous le titre "s'enfoncer dans le sable".
Ce jeune homme, c’est Julien Adrover, 21 ans, aka échassier trotteur (@echassiertrotteur). Depuis quelques mois il se sert des réseaux sociaux pour populariser sa passion des échasses et ça marche.
Autre vidéo extrêmement populaire sur Tik Tok, celle du groupe folklorique échassier Lous Tchancayres (lous_tchancayres_40). Deux jeunes femmes esquissent des pas de danse traditionnelle landaise sur un air de country mondialement connu. Une vidéo qui a fait le tour de la toile avec 2 millions et demi de vues
Pas de rivalité entre les jeunes femmes et Julien qui est le premier à reconnaître le talent des échassières qu’il connait bien et à parler du nombre de vues de leur vidéo la plus vue. "elles vont me dépasser, je les redépasserai plus tard " ironise-t-il dans un rire.
Etape 1 : Monter sur les échasses
A la base de la passion de Julien Adrover pour les échasses, un défilé traditionnel du groupe Lous dé Bazats à la fête des bœufs gras en 2009 dans cette commune du Sud-Gironde. Il a alors 9 ans. Il nous raconte la révélation qu’il a eue à ce moment-là "Je me suis dit pourquoi pas essayer. J’ai essayé, ça m’a plu et je continue". Car très vite, il a vu le potentiel des supports en y remarquant de grandes qualités qui ont achevé de le convaincre d’en faire.
" Il y avait une partie tradition et puis l’aspect différent et l’activité physique". Depuis le jeune homme a intégré le groupe folklorique et commencé à dépoussiérer la tradition en la faisant voyager sur la toile.
Etape 2 : Faire ses premiers pas
Dès sa page d’accueil, le groupe folklorique Lous tchancayres vous invite à entrer dans ses pas :"Notre groupe folklorique d’échassiers, Lous Tchancayres, perpétue les coutumes et les danses des Landes depuis 1972. Basés à Mont-de-Marsan, nous interprétons gigues, rondeaux, polkas et scottishes, du haut de nos échasses, au cours de nombreuses fêtes de village, foires et mariages. Retrouvez nous en France mais aussi dans le reste du monde dans des festivals folkloriques nationaux et internationaux. » il est à l’image de la quarantaine de groupes folkloriques d’échasses présents dans le département des Landes.
Cette année on a doublé d'effectifs après le Covid. On a beaucoup de nouveaux qui ont une envie, une ferveur. C'est super
Christelle Perlot, Présidente de Lous TchancayresSource : France 3 Aquitaine Numérique
Conçues à la base pour permettre aux bergers de traverser les marais des Landes, ces traditions continuent de vivre grâce à ces associations qui organisent en moyenne des représentations toutes les 2 semaines toute l’année. Pour trouver le groupe le plus près de chez vous, la Fédération des groupes folkloriques landais peut vous aider.
Etape 3 : Vivre en échasses
Julien Adrover s'amuse à intégrer sa pratique dans la vie de tous les jours. Loin du hobby ringard, il essaye ainsi de démocratiser et surtout moderniser les échasses en se faisant filmer dans des scènes qui pourraient sembler absurdes mais qu’il essaye de rendre normales et drôles. Ainsi il se fait filmer dans l’avènement de la célèbre dune du Pilat ou encore dans la montée de 500 marches sur la musique d’entrainement de Rocky.
Etape 4 : L’important ce n’est pas la chute mais l’atterrissage
Bien sûr, vivre en échasses suppose aussi de prendre des risques. Surtout lorsqu’on décide de pratiquer l’athlétisme juché sur des supports à 1m20 du sol.
Julien Androver en a fait l’amère expérience à 2 reprises. Mais c’est surtout le 7 mai dernier qu’il s’est pris une belle gamelle, lors d’une course sur 400m. Résultat, une fracture de la clavicule et une nouvelle vision des choses : « J’ai jamais eu peur de la chute, mais là ça me refroidit un peu. Je ne vais pas me brider sur les folies mai je vais réfléchir à deux fois avant de les faire ». Mais bien évidemment le jeune homme a toujours pour projet d’escalader la Rune (900M), un défi hors norme à priori reporté au mois de septembre, le temps de sa convalescence.
Et quand, dans le fil de la conversation, il nous parle tout plein d’admiration de l’histoire qu’il vient de découvrir, celle d’un échassier qui aurait fait Paris Moscou en échasse en 1870 « il était arrivé pour l’exposition universelle de Moscou », nous précise le jeune homme, on ne peut qu’y voir ses futures projections.