La Russie est l'un des plus gros importateurs d'Armagnac. Mais le conflit en Ukraine pourrait avoir des lourdes conséquences pour les producteurs d'eau-de vie.
Frédéric Blondeau est producteur à Hontanx, dans les Landes. Son Armagnac, essentiellement produit en bio, s'exporte dans le monde entier, et notamment en Russie, où le marché était en plein développement depuis une dizaine d'années.
De nouveaux marchés
Mais depuis le 24 février, le contexte international a changé. La Russie a envahi l'Ukraine, et les relations commerciales entre la France et le pays de Vladimir Poutine, troisième pays importateur d'Armagnac, se tendent.
De quoi inquiéter le producteur landais : "Concernant la filière Armagnac, beaucoup de marchés se font avec la Russie. Moi je travaille avec eux par personnes interposées, et je sais que les volumes prévus sur ce pays ne seront pas écoulés tant que la situation n'est pas stabilisée", avance-t-il. Mais Frédéric Blondeau veut rester optimiste, et place désormais ses espoirs sur l'Amérique du sud ou encore l'Asie.
On a toujours été habitués à rebondir. Cela va nous apprendre à nous diversifier, à aller chercher d'autres marchés. Il y a d'autres pays qui s'ouvrent et des marchés à aller chercher
Frédéric Blondeau, producteur d'ArmagnacFrance 3 Aquitaine
Voir le reportage de France 3 Aquitaine
Marc Darroze est négociant d'Armagnac. Il travaille avec la Russie depuis déjà une vingtaine d'années. Lui aussi craint des répercussions l'économie de la filière, qui représente entre 12 et 15% de ses ventes totales, et 18% des exportations. "C'est un gros manque à gagner pour la filière Armagnac et pour notre maison en particulier.
Les Russes sont connaisseurs de spiritueux, donc c'est un gros risque. Il ne s'agit pas de pleurer ni de nous comparer à la situation en Ukraine. Mais il y aura bien sûr des conséquences pour les spiritueux français".
L'Armagnac s'exporte aujourd'hui dans une soixantaine de pays.