Impossible désormais de recevoir et de passer un appel sur les téléphones première génération. Les plus touchés sont les séniors. Le maire de la commune a sollicité l’opérateur et la préfecture pour dénoncer cette situation.
Depuis maintenant deux semaines, certains habitants de Sos, petite commune du Lot-et-Garonne, à la frontière des Landes, ne captent plus. Leurs téléphones ne reçoivent plus les appels. Impossible également d’appeler. Dans le village d'un peu plus de 600 âmes, la connexion est fortement perturbée.
« Ici ça passe pas »
« Je n’ai pas de réseau », explique Lucette Dauba. « Et moi, cela m’inquiète parce que mon fils de Bordeaux et mes petits enfants ne peuvent pas m’appeler ». Et comme Lucette, ce sont les séniors qui sont le plus touchés. Car rares sont ceux à être équipés de smartphones.
[VIDEO] Reportage de France 3 Aquitaine dans ce village coupé des ondes >
Le maire de la commune, Didier Soubiron, prend l’affaire très au sérieux car pour lui il en va notamment de la sécurité de ses administrés. Quand le contact téléphonique est stoppé, comment faire appel aux secours en cas de besoin ? Vient ensuite la question de l’isolement des habitants, notamment des personnes âgées. André Tichané habite Sos lui aussi. Pour pouvoir téléphoner il est obligé de quitter son domicile et de s’en aller sur la route de Mézin. « Ici ça passe pas », dit-il.
Isolement des séniors
Un isolement constaté par l’épicier du village qui propose aussi des livraisons à domicile. « Les gens ne peuvent pas se déplacer car ils sont âgés et souvent ils ne peuvent plus rouler en voiture. Et s'ils n’ont pas le téléphone, on ne peut pas les livrer », se désole Gérald Garnier.
Il y a quinze jours une antenne 4G a été installée sur le château d’eau du village. Elle est venue remplacer les anciens émetteurs 2G et 3G. « Vraisemblablement, le déploiement de la 4G qui est transportée par SFR améliore l’accès à internet", explique le maire, "mais d’après ce que j’ai pu comprendre le rayonnement des antennes 4G est moins important que les antennes 2G et 3G". "D’où la difficulté des anciens téléphones à se connecter à l’ancien réseau".
On déploie la fibre sur un réseau qui est déjà obsolète. Il ne faut pas se voiler la face.
Quelle ruralité ?
Le maire de la commune a contacté l’opérateur. Il attend toujours une réponse. Et il continue de se mobiliser. « J’ai interpellé les services de l’Etat, la préfecture, mais aussi les élus, mon député pour arriver à trouver une solution », explique Didier Soubiron. Le maire se sent « coupé du monde », et met en avant toute l’énergie qui déploie pour sa commune, pour pouvoir, dit-il, « vivre dans notre ruralité ». Une ruralité qui, comme toutes les zones de France, a elle aussi besoin d’internet pour ses services municipaux, ses entreprises, ses habitants et notamment ses étudiants. Qui plus est dans une période où le télétravail, crise sanitaire oblige, est lui aussi déployé.