Arrivée en tête au premier tour avec 46,16% des voix, Hélène Larrezet devance Manuel Diaz ( 37,90% des suffrages). Un situation défavorable pour l'héritier désigné par Alain Dudon, le maire sortant. Celle qui était première adjointe compte bien remporter le fauteuil biscarrossais auparavant promis.
Les Biscarrossais ont bien failli ne pas voter pour le deuxième tour de ces élections municipales. Pas d’élu au premier tour cette fois-ci ( Alain Dudon, 75,71 % en 2014), mais le candidat Manuel Diaz arrivé second (37,90 % des voix) du premier tour, avait décidé de se retirer, le 16 mars dernier. Une annonce dans le contexte de la crise de COVID 19 et d’un éventuel deuxième tour le 22 mars.
Depuis, celui qui était adjoint aux finances, repart en campagne, « déterminé » : " Ce sont des élections atypiques. Il faut être présent et mobiliser les électeurs. Ce sera notre principale difficulté ".
Hélène Larrezet, dissidente et en tête
Dans ce territoire, très ancré à droite, c’est Hélène Larrezet, candidate centre droit et soutenue par LaREM locale (notamment le député Fabien Lainé) qui est arrivée en tête dans les urnes (46,16 %) le 15 mars : " La différence avec une compétition sportive, c’est que l'on ne garde pas les points d’avance. Cela se joue en deux manches ".
J’ai travaillé avec ma casquette de Présidente du Pays Landes Nature Côte d’Argent. Nous avons été très actifs auprès de la population, des plus fragiles, des entreprises et des commerçants ".
À Biscarrosse, comme partout en France, la crise du COVID 19 a rebattu les cartes de ce second tour reporté des municipales. Les fossés se sont creusés au sein du conseil municipal.
En rupture avec la majorité élue en 2014, Hélène Larrezet, première adjointe, a été écartée de la gestion de la crise : " Dès le début, je me suis portée volontaire dans la cellule de crise organisée par le maire. Je n’ai pas été associée aux prises de décisions. Je ne m’attendais pas à un autre traitement.
J’ai donc travaillé avec ma casquette de Présidente du Pays Landes Nature Côte d’Argent. Nous avons été très actifs auprès de la population, des plus fragiles, des entreprises et des commerçants ".
À 54 ans, Hélène Larrezet n’est pas une novice en politique et en connaît parfaitement les rouages. L’ex présidente de l’UDI dans les Landes, n’a jamais caché son désir d’être maire de Biscarrosse, le fauteuil lui avait même été promis, à une certaine époque.
Manuel Diaz, le dauphin désigné
Etre désigné et soutenu par le maire sortant n’a pas suffi à Manuel Diaz pour dominer le 1er tour. À la tête de la liste « Biscarrosse Grandeur Nature », Manuel Diaz est le dauphin désigné d’Alain Dudon, le maire emblématique de la cité océanique depuis dix-neuf ans et chef de file de la droite landaise.
Mon programme s’est recentré. Biscarrosse doit être protégée, dynamique et participative
Elu depuis 2008, adjoint en charge des finances, Diaz s'est retrouvé au premier plan dans la gestion du confinement à Biscarrosse : " Il faut prendre la mesure de ce qu’il s’est passé. J’ai été responsable de la cellule sanitaire et sociale. Il faut changer nos priorités notamment au niveau de la santé.
Nous avons pris des mesures, mais il faut aller plus loin. Mon programme s’est recentré. Biscarrosse doit être protégée, dynamique et participative. "
Le PLU de la discorde
Les principaux points de friction entre les deux candidats se cristallisent autour de l’urbanisation de Biscarrosse. Troisième ville des Landes avec plus de 15 000 habitants, la cité des Grands Lacs a gagné 5 000 habitants en moins de vingt ans. Trente pour cent des Biscarrossais ont aujourd’hui plus de 60 ans.
Le phénomène visible sur tout le littoral atlantique parait exacerbé dans ce secteur des Landes qui réunit, océan, forêt et grands axes de circulation et dispose de tous les atouts pour séduire.
Hélène Larrezet n’a pas changé son cheval de bataille et considère que Biscarrosse doit rester une ville à taille humaine. Elle plaide pour une révision du PLU afin d’éviter une urbanisation « sauvage » : " Les grands axes de mon programme n’ont pas changé. Les enjeux forts sont la santé, le lien entre les quartiers et les associations, la réduction de la fracture numérique et l’aide aux commerçants du centre-ville. "
La communauté des communes en arrière-plan
Si Biscarrosse est sûre de rester à droite, Manuel Diaz dénonce de son côté les tractations entre son adversaire et le député MoDem, Fabien Lainé, élu à Sanguinet et qui a laissé son fauteuil de maire à son adjoint Christophe Labuyère, le temps de finir son mandat à l’Assemblée Nationale : "La Communauté de Communes et primordiale. Biscarrosse, troisième ville des Landes doit prendre la tête de la Communauté des Communes des Grands Lacs. On ne doit pas laisser ce poste à Fabien Lainé ".
Le 15 mars dernier, 44 % des électeurs biscarrossais s’étaient déplacés dans les bureaux de vote. Au-delà de la participation, la grande inconnue à Biscarrosse reste le report des voix des deux autres candidats présents au premier tour : Patrick Dorville (8.42 %) et Laure Nayache (7.51 %). Deux candidats qui représentaient l’opposition de gauche, elle aussi divisée.