Ces artisans subissent de plein fouet l'envolée des cours de l'ensemble des matières premières qu'ils utilisent. Beaucoup ne peuvent plus rogner sur leurs marges. Illustration avec des professionnels landais.
"Nous avons été obligés d'augmenter un petit peu oui" admet Ttotte Oronotz, chocolatier-biscuitier à Saint-Geours-de-Maremne, dans les Landes. Une légère hausse loin de celles qu'il subit depuis plusieurs semaines.
S'adapter
"On a plutôt essayé de pondérer dans la façon de fabriquer, on a sensibilisé l'équipe sur l'emploi des matières premières, on a fait des efforts pour mieux travailler le produit" explique l'artisan, "sans rogner sur la qualité".
Moins de gaspillage, moins d'emballage mais le produit doit rester gourmand et bien présenté pour séduire une clientèle qui cherche avant tout à se faire plaisir.
Car Pâques est le deuxième temps fort de l'année pour la profession après la période de Noël. Pas question de faire fuir les consommateurs avec des prix trop élevés ou des produits qui ne répondraient plus à leurs attentes.
"Ils cherchent à acheter de bons produits, ils veulent savoir d'où ils viennent, quels sont nos fournisseurs. Le panier moyen est certes un peu plus bas aujourd'hui, ils achètent moins mais ils choisissent la qualité" témoigne la responsable de la boutique.
Emballages, beurre, farine... en hausse de 10 à 30%
Hugues Gaudet, pâtissier-chocolatier à Dax, détaille cette hausse des prix qu'il subit lui aussi.
"Sur la farine, depuis le début de l'année on est entre 20 et 30%. Sur le cartonnage c'est de l'ordre de 10 à 15% et sur les œufs c'est pareil" affirme t-il. Sans oublier le beurre, la crème fraîche, les papiers, plastiques et cartons d'emballages. "Non seulement le cartonnage est très cher mais en plus on a du mal à en avoir, il n'y a plus de stocks".
Le chocolatier dacquois attend encore pour répercuter ces augmentations en magasin mais cela ne saurait tarder. "Ce qui m'inquiète c'est qu'on ne sait pas où ça va s'arrêter. Il y a un moment où on va être obligé de revoir nos tarifs, on ne va pas pouvoir toujours rogner sur nos marges. Est-ce que les clients vont accepter ? C'est toujours le même problème".
Une réalité qui n'a pas empêché les cloches de sonner et d'apporter les œufs dans les jardins et foyers en ce dimanche de Pâques.
"C'est important de garder ce petit plaisir, de passer une bonne journée en famille" glisse une cliente qui s'apprête à recevoir ses enfants et petits-enfants.
Voir le reportage d'Amaëlle Brignoli et Laurent Montiel :
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