Les parlementaires travailleront sur la loi santé de Marisol Touraine à partir de mardi et non lundi comme initialement prévu. Médecins et buralistes y sont très hostiles. Les 1ers ont mené des opérations escargot vendredi, les 2èmes posé des sacs noirs sur des radars en Lot-et-Garonne notamment.
"Non au paquet neutre", "Non au paquet à 10 euros", "supprimer les buralistes ne fera pas baisser le tabagisme", voilà ce que l'on pouvait lire sur les affiches apposées par les buralistes en colère vendredi, sur les radars du département, mais aussi sur la permanence du parti socialiste d'Agen.
Côté professionnels de santé, ce sont les routes qu'ils ont bloqué vendredi en organisant des opérations escargots aux abords des villes, comme sur la rocade de Bordeaux, totalement saturée en fin d'après-midi sur sa partie intérieure ouest.
La suspension de leur mouvement de grève après les attentats de vendredi à Paris ne change rien à leur hostilité au projet de loi santé qui sera examiné la semaine prochaine, en seconde lecture, par les députés.
Ils ne veulent pas entendre parler de la généralisation du tiers payant, prévue dans la future loi pour 2017, qui génèrerait, selon eux, une asphyxie administrative.
Les députés, combatifs, ont déposé plus de 700 amendements sur les 59 articles de la loi. Ils devraient en débattre jusqu'à vendredi.
Les médecins, infirmiers libéraux et dentistes avaient prévu un rassemblement lundi près du Palais-Bourbon pour mettre la pression sur les députés avant les débats. Ce rassemblement pourrait être reporté à mardi.
Les buralistes voient l'avenir en noir
Les buralistes ne désarment pas non plus "pour la survie de leur profession". Leur manifestation prévue lundi matin devant les Douanes à Montreuil et dans l'après-midi devant l'Assemblée pourrait elle aussi être reportée à mardi, après l'annulation des débats lundi au palais Bourbon.
Derrière eux, se trouve l'industrie du tabac. Bruno Le Roux, chef de file PS à l'Assemblée, dénonce les "méthodes de lobbying obscures" de cette industrie pour influencer les votes.
La publicité sur les boissons alcoolisées
Un autre passage s'annonce compliqué pour la ministre de la Santé : la publicité sur les boissons alcoolisées. Les députés avaient conservé en commission une disposition introduite contre l'avis de la ministre au Sénat.
Il s'agit d'une résurgence d'une disposition de la loi Macron qui avait été censurée par le Conseil constitutionnel. "Je trouve ça assez désastreux", s'était-elle exclamé.
Son projet de loi doit être adopté définitivement d'ici la fin 2015.