Les voyagistes proposent à tour de bras des offres alléchantes de séjour... au sein de l'Union Européenne. Les pays du Vieux continent sont désormais accessibles sans motif impérieux. Et le reste du monde ? Pas avant le 9 juin. Le gouvernement entretient le flou sur le calendrier.
Pour quatre petits jours, Thierry Labatut et ses quinze copains plongeurs ratent cette année encore leurs explorations des fonds de la Mer Rouge.
La croisière dédiée aux plongées sous-marines, prévue initialement en juin 2020, a déjà été reportée d'un an. Le groupe d'amis bordelais devait embarquer à Hurghada en Egypte le samedi 5 juin au départ de Paris. Mais une nouvelle fois, le sort s'acharne sur ces plongeurs globe-trotteurs.
Les instances professionnelles des voyagistes, réunies par Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d'Etat en charge du Tourisme le vendredi 30 avril, ont indiqué à leurs adhérents que les voyages hors de l'Union européenne ne reprendront qu'à partir du 9 juin. Le site spécialisé Tour Mag a joint Jean-Pierre Mas, Président des Entreprises du Voyage. Celui-ci précise que le gouvernement établira une liste des pays "verts" où il sera possible de voyager à cette date.
A partir du 9 juin, la date du début de la troisième étape du déconfinement, les touristes étrangers seront autorisés à se rendre en France. https://t.co/6R0bWxr34o
— Visas Voyages Algérie (@AlgerieVisas) April 29, 2021
Le gouvernement n'a rien communiqué officiellement. Les services presse des ministères concernés restent muets. Le secrétaire d'Etat s'est contenté d'affirmer sur BFM TV que les restrictions de voyages seront levées pour l'été.
Pour sauver ses plongées de printemps, Thierry Labatut n'a plus qu'un espoir. Se rabattre sur un pays de l'Union européenne. Mais la température de l'eau n'est pas le seul obstacle pour le plongeur bordelais :
Décaler le voyage en Egypte de plusieurs semaines n'est pas possible. Tous les bateaux au départ d'Hurghada sont complets à cette période. Nous sommes un groupe de 16 plongeurs. Là encore, ce n'est pas facile de trouver de la place, à la fois pour plonger et se loger, dans des clubs européens qui ont leurs propres réservations depuis longtemps".
Aquarev, qui a organisé le séjour, confirme les difficultés. L'agence de voyages spécialisée regrette le flou des annonces gouvernementales. Le site France Diplomatie n'est, à cette heure, toujours pas mis à jour. Depuis un an, les voyagistes se démènent pour sauver ce qui peut l'être en reportant les séjours ou en proposant un remboursement au terme de 18 mois.
Spots d'évasion conseille même à ses clients, plongeurs et kiteurs, de s'en tenir aux pays de l'Union européenne jusqu'à l'été pour limiter les risques d'annulation. L'agence nantaise attend la liste des pays ouverts aux touristes français.
La liste comprendra sûrement les pays où les Français sont acceptés : l’Égypte, la Turquie, les Seychelles, la Tanzanie... les pays qui sont déjà ouverts aux autres régions du monde. D'autres que nous voyagent déjà : les Russes, les Ukrainiens, les ressortissants des pays du Golfe. Les Européens seront les derniers à arriver sur ces lieux de vacances.
Le Brésil et l'Afrique du Sud ne devraient pas figurer sur cette liste de pays autorisés compte tenu de la situation sanitaire sur place due aux variants de la Covid-19. D'autres pays ont levé toutes les restrictions d'entrée ou sont sur le point de le faire comme les Seychelles où la population est entièrement vaccinée.
Le passeport vaccinal fait son chemin
Le passeport vaccinal gagne du terrain dans le monde. Israël et la Grèce ouvrent leurs frontières aux détenteurs du précieux sésame.
Certaines régions sont encore difficilement accessibles aux Européens, l'Asie notamment. La Thaïlande ou Singapour, par exemple, imposent des quarantaines strictes dans des hôtels avant d'autoriser les voyageurs à circuler librement.
Et les territoires d'outre-mer seront-ils ouverts aux visiteurs ? Rien n'est moins sûr. Le gouvernement a annoncé aux professionnels du tourisme des DOM, lors de la réunion du vendredi 30 avril, que le calendrier de reprise d'activité ne s'appliquait pas à eux. La règle du motif impérieux pour se rendre en outre-mer est donc maintenue jusqu'à nouvel ordre.