Limousin : pour lutter contre la désertification, des villages rachètent des commerces

C’est une tendance qui s’affirme depuis plusieurs années : pour maintenir une activité dans leur commune, les équipes municipales rachètent des locaux commerciaux, les rénovent et les louent…

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Depuis 2005, l’Article 58 de la loi Dutreil en faveur des Petites et Moyennes Entreprises permet aux communes de faciliter leur droit de préemption. Elles peuvent acheter des baux commerciaux, des fonds artisanaux et de commerce afin de maintenir des magasins de proximité en centre-ville. Les villes et villages ont un délai de deux à trois ans pour installer dans les lieux un commerçant, un artisan. 

Un exemple : la boulangerie d’Arnac-la-Poste

L’ancienne boulangerie, d’Arnac-la-Poste en Haute-Vienne, était vétuste. Les produits étaient fabriqués dans une commune voisine à Saint-Sulpice-les Feuilles. La mairie a investi 120 000€ : achat, rénovation, nouveau four, chambre de pousse, armoire frigorifique. Un commerce sauvegardé à la grande joie de la boulangère, Pascaline Fraigne :

Cela nous a permis de créer une activité supplémentaire, le snack et le salon de thé, d’avoir des locaux plus agréables pour travailler. Notre matériel a été changé alors qu’il était vieillissant.

Difficile de dire combien de villages ont acheté d’anciens commerces, il n’existe pas de chiffrage exhaustif, cependant la tendance est là. Le service des études de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne a notamment recensé quatre communes qui ont fait jouer leur droit de préemption : Arnac-la-Poste, Coussac- Bonneval, Saint-Jouvent ainsi que Meuzac.

Quel bénéfice sur le long terme ?

Azérables, en Creuse, est un bourg de 830 habitants. Sa population reste stable alors, qu’au dernier recensement, la démographie générale du Limousin est en légère baisse.

En 1999, la municipalité d’Azérables a acheté la supérette et la station-service. Depuis, la commune est également propriétaire de la boulangerie, d’un restaurant au cœur du village et d’un autre au bord de l’étang de la Chaume. 

Cela a maintenu une activité dans le bourg. Cela a permis d’avoir un EHPAD, de garder trois classes dans l’école. Si nous ne l’avions  pas fait, nous serions un village vide avec une église et une place…

Yves Aumaître, maire d'Azérables

Azérables, peut-être un exemple à suivre pour d’autres bourgs. Depuis octobre 2020, les communes de moins de 20 000 habitants peuvent aussi solliciter l’aide du programme « Petites villes de demain » du plan de relance gouvernemental. Actuellement 46 villages en bénéficient en Limousin, 22 en Creuse, 13 en Corrèze et 11 en Haute-Vienne.

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