La cour d'assises du Lot-et-Garonne juge à partir de mercredi et pour trois jours le meurtre, aux mobiles encore insondables, d'une octogénaire britannique en avril 2015, pour lequel comparaît un trentenaire originaire de Mayotte, aux antécédents de violence.
Violet Price, une retraitée de 80 ans installée dans le Marmandais depuis 2012, avait disparu le 11 avril de son domicile de Moustier dans des circonstances d'emblée mystérieuses, qui suggéraient un départ précipité de l'octogénaire, a priori ni dépressive ni suicidaire.
L'alerte avait été donnée par son fils, marié et installé dans la région. Un imposant dispositif de recherches avait été déployé, avec hélicoptères, équipes
cynophiles, plongeurs, tandis qu'emploi du temps et entourage de la victime étaient examinés. Trahi par une empreinte ADN retrouvée au domicile de Violet Price, un homme de 31 ans, Madi Mahaboubi, frère de la belle-fille de la victime, était placé en garde à vue trois jours plus tard. Il passait aux aveux, menant les enquêteurs vers un bois où des morceaux du corps de la victime se trouvaient en deux endroits.
Cet ancien militaire, originaire de Mayotte, avait été condamné par le passé pour homicide involontaire sur l'île de l'océan Indien, et avait fini de purger sa peine en métropole en 2009. Père de deux enfants en bas âge, il s'était installé récemment à Tombeboeuf, en Lot-et-Garonne, et était en instance de séparation. Le jour des faits, il avait déjeuné avec la victime chez des amis communs en Dordogne, d'où ils étaient partis séparément.
Décrit par les expertises comme un homme "avec la violence en lui", l'accusé est dans une large mesure resté enfermé dans un mutisme. Il n'a notamment pas fourni d'éclairage sur le mobile profond de ses actes, un viol suivi d'un assassinat et d'une sordide mutilation du corps, a-t-on indiqué de source proche du dossier.
Cette violence, et plus encore cette incertitude, restent "insupportables à entendre et à accepter encore aujourd'hui" par la famille de Violet Price, a indiqué Me Ludovic Valay, avocat du fils de la victime, qui comme la fille de cette dernière, s'est porté partie civile.
Une vingtaine de témoins, experts et enquêteurs sont prévus au procès, dont le verdict est attendu vendredi.