Durant la mobilisation du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, la manifestation à Agen a pris un tournant que n’expliquent pas les personnes présentes sur place. La permanence d'un député a été tagguée et l'auteur présumé des faits a été interpellé violemment par la police, occasionnant la colère des manifestants.
À l’initiative du collectif IVG de Villeneuve sur Lot, de la CGT et de FSU Snuipp, un rassemblement féministe était organisé ce 8 mars. "Tout se passait bien, il y avait des enfants, des familles, il y avait une bonne ambiance. Une fois arrivés sur la place de la préfecture, la police a surgi, a sauté sur un jeune homme et l’a traîné jusque dans une voiture, sans que personne ne comprenne", raconte Sylvie Rossi de l’Union départementale CGT 47.
Permanence du député taguée
Pendant que les manifestants suivaient leur parcours, une prise de parole a eu lieu devant la permanence de Michel Lauzanna, député Renaissance de la 1ʳᵉ circonscription du Lot-et-Garonne. Quelques minutes durant lesquelles la permanence du député a été taguée avec l’inscription "Réforme sexiste, riposte féministe", un des slogans de la manifestation. Des tags que la police attribue au manifestant de 27 ans, interpellé quelques mètres plus tard, alors que le cortège était reparti.
"Il y avait une ambiance pacifique et bon enfant quand tout d’un coup, j’ai entendu des cris", témoigne Sandra Tuippal, institutrice et co-secrétaire départementale du FSU Snuipp 47. Je me suis retournée et j’ai vu un jeune, trainé par quatre ou cinq policiers, sans comprendre". Après avoir passé la nuit au commissariat d’Agen, l’homme de 27 ans, est sorti à la mi-journée, le 9 mars. Selon les syndicats, une telle garde-à-vue "paraît disproportionnée".
Le comportement de certains policiers dénoncé
Au-delà de cette interpellation, les syndicats dénoncent le comportement des policiers à ce moment-là. Alors que l’homme de 27 ans était embarqué, le cortège s'est rapproché de la voiture de police où il était placé, l'encerclant. Sur des vidéos tournées à ce moment-là, on distingue un policier prévenir les manifestants : "Si vous venez au contact, ça va dégénérer et ce sera votre faute !"
La tension monte alors entre la foule et les forces de l'ordre. Ces derniers tentent de forcer le passage. "On a noté une très grande fébrilité de la part de la police. Une de nos camarades de 60 ans passés s'est retrouvée à terre, il y a eu des coups de taser. Moi, j'en ai pris un dans le bras", dénonce Sandrine Tastayre, institutrice et co-secrétaire départementale du FSU Snuipp 47. Des accusations que réfute totalement la police d'Agen.
Regardez le reportage d'Ingrid Gallou et José Sousa.
Des propos sexistes
Les manifestants présents à ce moment dénoncent également des propos sexistes de la part de certains policiers. "J'ai clairement entendu : "Quand vous serez violées, vous nous appellerez !", assure Sandra Tuippal. En arriver à des actes et des réactions si violentes, c'est ça qui est surprenant en fait."
Après l'interpellation, la manifestation s'est poursuivie devant le commissariat d'Agen pour demander la sortie de l'homme interpellé.
Après une vingtaine d'heures en garde à vue, il en est sorti avec une convocation en justice.