Dans le monde agricole, les saisonniers manquent aussi à l’appel. Petits et gros producteurs craignent de devoir réduire leur production, faute de main d’œuvre.
Travailler dans le monde agricole l’été, c’était l’habitude de nombreux jeunes. Mais cette année, dans les champs ou en usine, les entreprises peinent à trouver des saisonniers.
► Reportage de J. Poustis et T. Milon
L’industriel D’Aucy, est installé à Castelmoron-sur-Lot, en Lot-et-Garonne depuis 1965. Chaque année, l’entreprise emploie 250 saisonniers. Une masse salariale importante qu’elle tente de fidéliser : une centaine d’entre eux reviennent chaque année. C’est le cas d’Alexandre Zurek.
Ca fait cinq ans que je suis saisonnier. J’ai eu l’opportunité de monter en grade et les salaires sont attractifs.
Alexandre Zurek, coordinateur cariste
Pourtant cette année, sur les 150 emplois ouverts pour la saison estivale, 45 postes sont toujours vacants. Chaque été, en plus des petits pois, la main d’œuvre saisonnière permet de mettre en boite les haricots verts et le maïs. Mais cette fois, l’entreprise a été contrainte d’afficher ses demandes sur ses grilles.
C’est compliqué chaque année mais là encore plus. Pour la première fois, on songe à recruter des travailleurs étrangers.
Pierre-Alain Cazes, le directeur de D’Aucy
4 000 emplois cette année
Si les industriels tentent de jouer sur tous les leviers pour s’en sortir, les plus petits producteurs ont du mal à faire face à une situation complexe.
Cette agence d’intérim en est l’illustration : à trois mois de l’été, ils ont encore 150 emplois à pourvoir. “On est sur une année compliquée, où on a du mal à fournir des personnes à nos clients. Certains vont devoir réduire leur activité s’ils ne trouvent pas de candidat”, résume Rémi Ripet, président d’ARH emploi local. En Lot-et-Garonne, cette année 4 000 emplois étaient proposés aux saisonniers.