Depuis un an, le centre-ville d'Agen, en Lot-et-Garonne, a vu chuter sa fréquentation. Cinq commerces ont même fermé suite à des liquidations judiciaires. La faute au stationnement selon certains commerçants qui espèrent malgré tout un sursaut de clientèle pour les fêtes de Noël.
"Nous avons jusqu'à mardi pour collecter 10 000 euros. Sauvez Histoires de café ! ". Impossible de rater le message écrit en grand sur la devanture de ce petit café du centre-ville, en redressement judiciaire depuis janvier.
Baisse du chiffre d'affaires et des clients
"Plein de clients sont venus de différentes régions pour nous voir et nous demander ce qu'il s'était passé", raconte Jade Rossi, salariée qui s'occupe du service en salle. La jeune femme garde le sourire, mais les temps sont durs. Le chiffre d'affaires a chuté de 30 % par rapport à l'an dernier et le nombre de clients a été divisé par deux.
C'est triste de voir des endroits comme ça péricliter.
Un client,Histoires de café à Agen (Lot-et-Garonne)
Espoir de la dernière chance, le gérant a lancé une cagnotte pour récolter 10 000 euros nécessaires à la survie du café. "J'espère que j'aurai un délai du tribunal de commerce, qui parlait d'une demande de prolongation exceptionnelle de la période de redressement", explique le patron Grégory Serqueiranovo.
Liquidations judiciaires en hausse
"À vendre", "à louer", les vitrines sont tristes dans les rues du centre-ville, où les fermetures se multiplient. Dans la seule rue piétonne Molinier, cinq commerces ont baissé le rideau.
Depuis la fin de l’été, une réalité : les clients se font rares. Dans l’hypercentre, plusieurs commerçants ont dû mettre la clé sous la porte. Ils dénoncent un manque d’aide de la mairie et une concurrence accrue des zones commerciales et industrielles en périphérie.
"Cela a commencé à se dégrader vers octobre l'année dernière, cela fait un an à peu près", a constaté une commerçante de la rue, qui a dû fermer sa boutique.
Je comptabilise les passages dans ma boutique quotidiennement et j'ai constaté 70 % de passage en moins.
Sakina Jelloul,ancienne gérante de commerce de prêt-à-porter
Un autre commerçant essaie de rester optimiste. "C'est calme, mais bon, on a espoir que ça reprenne un petit peu pour les fêtes", lance-t-il. "Quand on pose la question qu'est-ce qui freine pour venir en ville, la remarque qui vient spontanément, c'est le stationnement. Le parking est compliqué et cher aussi".
VIDÉO. Voir le reportage sur les difficultés du centre-ville d'Agen ►►►
Le stationnement comme bouc émissaire ? Pas certain. Le président de l'association des commerçants d’Agen qui tient une boutique de meubles et décoration, estime que les commerçants doivent s'adapter. " Si on axe nos commerces sur du conseil et sur de la valeur ajoutée que ne peut donner internet ou la grande distribution, je pense que l'on peut sortir notre épingle du jeu, au contraire", assure Sylvain Dabos.
Selon le tribunal de commerce, sur l'ensemble du centre-ville, il y a eu cinq fermetures et liquidations judiciaires depuis cet été contre six ouvertures de magasins depuis janvier.