Lot-et-Garonne : apprendre à protéger les océans depuis la campagne

Pas besoin de filer sur la côte atlantique pour comprendre les enjeux de la pollution marine. Elle est essentiellement due aux déchets plastiques issus de l’activité terrestre. On peut donc agir partout aussi bien à la campagne qu’au bord des rivières.

C’est la raison pour laquelle la péniche de l’association a décidé de toucher les esprits en remontant tout simplement le canal latéral. Sensibiliser à la pollution plastique, c’est le but de cette opération. « J’ai appris que les déchets ça allait dans l’eau, que les poissons pouvaient les manger et mourir », raconte une petite fille désormais avertie. Cette semaine, le bateau a fait halte dans le Lot-et-Garonne à Foulques-sur-Garonne.

Ateliers ludiques

"Les différentes matières vont prendre plus ou moins de temps à se dégrader dans la nature », explique l’animateur. Il a organisé un petit quiz interactif avec les enfants. Les jeunes doivent retrouver la durée de vie des déchets une fois abandonnés dans la nature. Ils apprendront ainsi que le plastique met des milliers d’années à se décomposer.

« Là on vient de faire une espèce de tri pour savoir comment on met les déchets pour ne pas avoir ce septième continent », explique l’un d’entre eux. Car c’est bien cela le défi que doit relever notre société. D’après des études scientifiques, ce 7e continent serait composé entièrement de plastique dans l’océan et sachant que 80% de cette pollution viendrait des activités à terre. Ce phénomène n’est pas toujours visible. C’est donc la raison pour laquelle cette tournée pédagogique a été lancée.  

Une pollution microscopique

« On a besoin d’expliquer au grand public ce qu’est réellement cette pollution parce que tout le monde pense que ce sont des îles de déchets », explique Patrick Deixonne. « Mais malheureusement», poursuit le fondateur de l'ONG Expédition 7e Continent, "ce sont essentiellement des microparticules de plastique qu’on ne pourra jamais ramasser. En fait 99% de cette pollution est microscopique".

"Cette pollution est sournoise. Elle ne se voit pas »

Patrick Deixonne

Agir en amont

« Agir sur la pollution plastique dans les océans c’est impossible », poursuit Patrick Deixonne , « par contre on peut agir à terre ».  « Donc le but de cette opération est de montrer les outils que l’on peut utiliser. Souvent le Français est pessimiste. Et dit on ne va jamais y arriver. Mais nous on lui montre que s'il s'y met, lui, le premier maillon de cette chaine-là, on arrivera à stopper les plastiques dans les océans (…). Donc notre but c’est de faire passer ce message-là. Le combat ce n’est pas en mer qu’il faut le faire. C’est à terre. Et le deuxième combat, c’est de montrer qu’on a des outils ».  

Le tri comme premier rempart

Laure Poddevin confirme. Pour la directrice régionale Sud-Ouest de Citéo ces outils sont là, sous notre nez. « Des solutions existent », martèle-t-elle. « Elles existent sur terre et le geste de tri est la première barrière contre la pollution des océans par les plastiques".

L’écocitoyenneté est la priorité de l’association qui veut sensibiliser par la pratique. Elle organise donc « des ateliers qui vont permettre de voir quels sont les déchets que l’on retrouve dans l’océan (…). Mais aussi de comprendre quel cheminement a été celui de ces déchets qu’ils se soient envolés, qu’ils aient été jetés à terre, ou qu’ils aient cheminé par les cours d’eau. Et enfin, des ateliers pour prendre en compte des solutions et mesurer les bonnes pratiques ».

Pendant un mois la péniche va sillonner le canal latéral. Elle fera notamment étape à Agen.