Une journée d'action musclée de la Coordination rurale le 6 octobre à Agen a laissé quelque 217.000 euros de dégâts, selon les collectivités, dont la mairie qui a décidé de ne pas porter plainte mais propose aux agriculteurs de réparer... en fruits et légumes
Le 6 octobre, plus de 200 agriculteurs de la Coordination rurale (syndicat majoritaire à la Chambre d'agriculture du département) avaient paralysé Agen toute la journée, bloquant accès et points névralgiques de circulation avec une centaine de tracteurs, et allumant des dizaines de feux de pneus ou de paille.
La Coordination protestait contre le placement, excessif selon eux, de terres agricoles lot-et-garonnaises en zone vulnérable, dans le cadre de la directive nitrates.
La ville d'Agen a chiffré les dégâts à la voirie, signalétique, aux espaces verts à 92.000 euros, le département à 100.000 euros (notamment un rond-point) et la préfecture 25.000 euros.
Le maire UDI d'Agen, Jean Dionis du Séjour, a indiqué qu'il ne porterait pas plainte pour les dégâts mais "demande que le casseur soit le payeur".
Il propose donc à la Coordination rurale, si elle ne peut payer, de livrer gracieusement des fruits et légumes:
L'autre piste, a poursuivi M. Dionis, est que la Coordination "offre du temps de travail pour la ville", en l'occurrence des journées de travail au Service des espaces verts, sous sa responsabilité et avec les outils de ses services.ça peut-être des pommes, des pommes de terre, des carottes.. on en a besoin dans nos écoles, au centre communal d'action sociale, et pour les associations caritatives de la ville.
Le maire a envoyé un courrier en ce sens à la Coordination et a contacté la Chambre d'agriculture. Le Conseil général (à majorité PS) du Lot-et-Garonne, s'est aussi abstenu de porter plainte, mais a indiqué qu'il ponctionnerait les réparations sur ses subventions habituelles à l'agriculture, plus précisément aux acteurs qui ont participé à la journée du 6 octobre, autrement dit la Coordination rurale et la Chambre d'agriculture.
La préfecture, les pompiers et la Direction départementale des territoires (ex-Direction de l'équipement et de l'agriculture) ont pour leur part porté plainte dans les jours qui ont suivi la manifestation.