« Le moral peut tomber très bas » durant ce confinement : témoignage à la cellule écoute téléphonique d'Agen

Depuis une semaine, psychologues et psychiatres répondent présent à la cellule d’écoute de l’hôpital de la Candélie d’Agen.
 

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Au téléphone, ils tentent de répondre à toutes les interrogations. 
Après quatre semaines de confinement, et alors qu’un nouveau mois d’isolement s’annonce, les questions ne manquent pas. 
Comment gérer sa vie de couple, occuper ses enfants ou réussir à télétravailler ? Certains sont surmenés, d’autres esseulés. A tous, pourtant, il faut apporter des réponses.

À l’autre bout du téléphone, beaucoup de gens désormais seuls, qui avaient l’habitude de sortir faire leurs courses, de se rendre au café et qui ressentent aujourd’hui le besoin de parler et d’être écouté. Parmi eux, des personnes jeunes, parfois âgées d’une trentaine d’années seulement.

Fragiles parmi les fragiles


Passé 17 heures, la ligne téléphonique des urgences psychiatriques prend le relai.

24 heures sur 24, 7 jours sur 7, chacun peut confier ses angoisses à l’une des infirmières de garde. Pour les épauler, un médecin et un psychologue sont mobilisés.

Car à l’autre bout du fil, leurs interlocuteurs vivent parfois avec une pathologie psychiatrique lourde. Atteints de psychose ou de névrose, ils font figure de fragiles parmi les fragiles en cette période de confinement.

Déjà seules face à leur maladie, ces personnes se retrouvent aujourd’hui enfermées chez elles en tête à tête avec elles-mêmes. Le moral peut descendre très vite.
Une infirmière du service d'écoute


Un isolement qui s’est encore durci ces quatre dernières semaines.
La maladie avait déjà accéléré la rupture avec leur famille ou leurs enfants, les menant pour certains jusqu’à la rue. Aujourd’hui, le suivi médical se fait en pointillés. Le téléphone a remplacé les rendez-vous chez le psychiatre.

Alors, le besoin de parler devient plus pressant. La ligne des urgences psychiatriques sert aussi à discuter, parler de choses somme toute banales, raconter sa journée. À se rassurer aussi, car le moral peut tomber très bas. 

Bien sûr que l’on pense toujours au suicide, c’est toujours présent dans notre esprit. Si l’on sent que quelqu’un est en danger, on le fait venir ici à l’hôpital pour éventuellement l’hospitaliser. On prend le temps, on fait très attention.


La mission de l’infirmière : évaluer l’état psychologique du patient à l’instant T.
L’éventail des questions est large ; comment se sent-il ? A-t-il des propos délirants ? Est-il seul ou accompagné ? 
Il faut en urgence mesurer très exactement la situation.
 

S'évader par la lecture


Mais que faire, alors, pour leur remonter le moral ?

On leur conseille de lire, de profiter de leur sortie autorisée pour marcher, prendre l’air. Écrire ses angoisses, colorier, cuisiner, lire des bandes dessinées, car la lecture c’est une belle façon de s’évader. 


En revanche, les écrans sont déconseillés. Scruter les dernières informations à la télévision ou rester connecté : trop anxiogène, trop angoissant.

Ces appels ne sont pas à sens unique. Les soignants, parfois, en retirent satisfaction.

Les patients nous remercient, ils nous disent qu’ils nous applaudissent à 20 heures. Il nous souhaitent beaucoup de courage, ça nous fait chaud au coeur.


Entre dialogue, soutien et gratitude, l’écoute téléphonique reste primordiale en ces temps troublés. 

Cellule d’écoute psychologique de la Candélie : 05 53 77 85 77
Urgence psychiatriques du Centre hospitalier Agen-Nérac : 05 53 69 71 96
 
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