Les opposants au tracé de la LGV Bordeaux-Toulouse se sont à nouveau réunis ce mercredi à Feugarolles dans le Lot-et-Garonne. Tous militent pour un projet alternatif, déjà chiffré et moins nocif pour l'environnement.
Ils ne veulent montrer aucun signe de faiblesse. Les opposants au tracé de la LGV Bordeaux Toulouse se sont donnés rendez-vous ce mercredi à Feugarolles, en Lot-et-Garonne. Fin septembre, le Conseil d'Etat a débouté un collectif d'opposants au projet, supprimant par là-même un des derniers obstacles juridiques à la création de la Ligne à grande vitesse. Pas de quoi décourager les dizaines de personnes, une nouvelle fois rassemblés Feugarolles.
"Un viaduc de soixante mètres"
La commune, située à une vingtaine de kilomètres d'Agen pourrait accueillir un viaduc de soixante mètres de haut. L'infrastructure n'est pas vraiment du goût de Jean-François Garrabos, le maire de Feugarolles.
"Notre commune sera balafrée sur 6,5 kilomètres. Cela génère beaucoup d'inquiétude", assure l'élu, qui s'inquiète également du bilan écologique d'un tel projet.
Nous sommes dans une commune rurale, avec beaucoup d'agriculteurs qui se voient imposer des règles drastiques en matière d'environnement. Et là, la SNCF, fait tout le contraire. On a vraiment l'impression que l'écologie s'arrête aux portes des métropoles, et que nous sommes des sans-grades, des gueux ou… des citoyens de seconde zone.
Jean-François Garrabos, maire de FeugarollesFrance 3 Aquitaine
"Notre commune va être coupée en deux. C'est une plaie qui ne se refermera jamais", renchérit Yves Da Dalt , agriculteur, et présent au rassemblement.
Tout ça parce que quelques Parisiens bien intentionné ne pensent qu'à leur façon de se déplacer et ne regardent pas ce que nous, nous allons perdre. J'aime ma commune, et je ferai tout ce que je peux pour empêcher cela.
Yves Da Dalt , agriculteurFrance 3 Aquitaine
Rénovation de l'existant
Plutôt qu'un nouveau tracé, ces opposants militent pour une rénovation et une sécurisation des voies actuelles, entre Bordeaux et Toulouse : mise en place d'une clôture, suppression des passages à niveau, et révisions légère du tracé sur des courbes trop marquées pour un train lancé à grande vitesse. "D'après les expertises, le temps de trajet ne prendrait que 22 minutes de plus qu'avec la LGV. Et tout cela coûterait environ 2,5 milliards d'euros, soit plus de quatre fois moins cher que la LGV telle qu'elle est projetée", assure Catherine Aime, vice-présidente de l'association Très Grande Vigilance en Albret.
Deux autres mobilisations d'opposants sont encore prévues en octobre et novembre.