Violet Price, retraitée britannique de 80 ans installée dans un village lot-et-garonnais près de Marmande, a été battue, violée, étranglée. Son corps a ensuite été découpé en morceaux. La première journée d'audience mercredi a été très éprouvante pour les enfants de la victime.
La cour d'Assises du Lot-et-Garonne juge depuis mercredi Madi Mahaboubi, 32 ans, pour le viol et le meurtre de Violet Price.
Déjà condamné pour violences ayant entraîné la mort, les jurés ont pu découvrir son parcours de vie lors de la première journée d'audience, entre décrochage scolaire et addiction au cannabis et à la pornographie.
Le meurtre dont il est accusé, particulièrement sadique et violent, a provoqué un malaise dans la salle d'audience. Le fils de la victime, boulversé, a d'ailleurs brièvement quitté la salle alors que le président relatait les coups, le viol, le meurtre par strangulation, puis le découpage en sept morceaux du corps de la britannique, une coquette veuve de 80 ans installée depuis 2012 à Moustier, un village près de Maramnde.
11 Avril 2015
Ce jour là Violet Price disparaît de son domicile, après avoir passé la soirée chez des proches autour d'un barbecue. L'accusé, qu'elle connaissait était présent. Madi Mahaboubi, originaire du département de Mayotte, est le frère de sa belle-fille.
C'est plus tard dans la soirée qu'il décide d'aller chez elle où il la viole puis la tue.
Il est confondu quelques jours après grâce à des traces ADN sur une tasse de café et un cheveu sur le lit de sa victime. Il avoue et mène les enquêteurs sur le chemin où il avait enterré des morceaux du corps.
Mais il n'a jamais, à ce jour, éclairé les motivations de son acte.
Le premier jour d'audience consacré à la personnalité du tueur
Madi Mahaboubi a raconté les coups reçus dans son enfance, dans une fratrie de treize, le décrochage de l'école en 6e, l'addiction au cannabis dès l'âge de 13 ans.
"J'ai toujours bu et fumé. J'étais accro aux films pornos", a-t-il reconnu.
Mais il s'est montré peu loquace sur les faits reprochés, ne montrant guère d'émotion.
"Je retiens l'immense froideur qui émane de cet homme à qui on pose des questions sur des choses abominables", a résumé lors d'une interruption, Me Karim Chebbani, un des avocats des parties civiles.
"Il a détruit ma famille, il a détruit sa famille, je ne sais pas comment il peut vivre avec ça. Ce n'est pas un humain", a réagi, très ému, le fils de la victime.
L'ancien militaire, qui encourt la réclusion à perpétuité, avait déjà été condamné à huit ans de prison, en 2005 à Mayotte, pour violences volontaires ayant entraîné la mort d'une femme qu'il avait draguée, puis serrée au cou.
Après avoir fini de purger sa peine en métropole, il avait erré un temps à Bordeaux et fait à sa demande un séjour en hôpital psychiatrique. "Je me sentais dangereux", avoue-t-il.
Puis il a été accueilli en Lot-et-Garonne chez ses soeurs, dont la belle-fille de la victime.
En 2012, il rencontre sa compagne, une sans-domicile âgée d'une vingtaine d'années, dont il a trois enfants en trois ans. Elle le quitte peu avant le meurtre, car elle ne supporte plus sa jalousie maladive, ses menaces de mort, son alcoolisme, ses violences sexuelles inspirées de films pornographiques.
"Il me disait qu'il allait me tuer, qu'il allait m'égorger. Il était jaloux, se faisait des films, c'était de la paranoïa", a témoigné son ex-compagne, mère de ses trois enfants.
La jeune femme avait déposé deux plaintes avant de les retirer.
Devant la cour, elle a raconté les rapports sexuels particulièrement brutaux qu'il lui imposait. Et le président de rappeler le contenu d'écoutes téléphoniques où elle expliquait à une amie pourquoi, selon elle, son ex-compagnon s'en était pris à une octogénaire : "Avec cette femme, il pouvait faire tout ce qu'il voulait. Il a fait des trucs hard-core, j'en suis sûre..."
Prévu pour s'achever vendredi, le procès pourrait être prolongé d'une journée.