Ce sont des parents assaillis de douleur après la mort de leur bébé, dans une crèche, à Agen en juillet dernier. Baptiste avait cinq mois. Aujourd'hui, son père et sa mère ont beaucoup de questions mais peu de réponses. Ils demandent l'ouverture d'une information judiciaire.
Son visage s'affiche encore aujourd'hui à proximité du lieu du drame. Baptiste, 5 mois, est mort dans une crèche d'Agen en Lot-et-Garonne.
Selon l'autopsie, le bébé a été victime d'un "syndrome de mort subite du nourrisson". C'était le 25 juillet dernier. Deux mois plus tard, ses parents racontent à notre équipe Jean Poustis et Thomas Milon cette journée où leur vie a basculé. Ils témoignent à visage caché. Le récit entrecoupé de sanglots.
Ce matin-là, sa maman dépose Baptiste à 6 heures. A 11h, les pompiers sont sur place.
Quand j’arrive, il y a le médecin du Samu, il y a une infirmière, il y a un ambulancier. Baptiste est intubé, ventilé et ils le réaniment depuis déjà vingt minutes. Il n’y a plus aucune chance. Je mets mes mains sur les pieds de mon fils et il est froid... Au bout de 50 minutes, le médecin me met la main sur l’épaule et il me dit Madame je suis obligé d’arrêter.
La maman de Baptiste
Quinze jours plus tard, la mère de Baptiste a pu échanger à nouveau avec le médecin qui a tenté de le réanimer
Le médecin certifie que quand il a pris Baptiste en charge il était déjà mort depuis une à deux heures. Il a été recouché à 9h du matin sans biberon. Est-ce qu’il était tout seul dans le dortoir ? Il l’ont oublié. Je n’en démord pas.
Aujourd'hui, ces parents sont brisés. A leur douleur, s'ajoute l'absence d'explications.
On est dans le noir le plus complet. A la sortie on récupère Baptiste dans un sac mortuaire sous scellé pour partir à l’autopsie à Bordeaux. On n’explique rien aux parents. Baptiste, la dernière image qu’on a de lui, c’est ça.
Papa de Baptiste
Leurs avocats eux-aussi sont dans l'interrogation :
Aujourd’hui, on pose la question : est-ce qu’il y a eu faute ou pas ? S’il y a eu faute, quelle est-elle ? Est-ce que c’est une faute dans la surveillance de Baptiste. Est-ce que c’est une faute dans la formation de premiers secours que le personnel a pu recevoir ? Est-ce que c'est une faute sur le quota du nombre de personnes présentes ce jour-là dans la crèche ? On ne sait pas.
Maître Sylvia Goudenège
La crèche a mis en place un protocole de surveillance de la sieste un mois après le drame, ce qui soulève aussi des questions.
En août, les parents ont déposé plainte contre X pour homicide involontaire avec défaut de surveillance. Une enquête est en cours. Mais à ce jour aucune information judiciaire n'a été ouverte. Les avocats des parents de Baptiste le réclament. Ils pourront alors avoir accès aux éléments du dossier et peut-être à quelques réponses, essentielles pour faire leur deuil.