Boaza Gasmi, le président du Comité National de Liaison des Harkis demande à François Hollande une vraie reconnaissance du préjudice subi par la communauté Harki. Il s'est installé devant la préfecture du Lot-et-Garonne à Agen et fait la grève de la faim depuis lundi.
La France a reconnu l'esclavage, les tortures en Algérie... pourquoi pas le préjudice des Harkis ? "
demande simplement Boaza Gasmi déjà affaibli par 4 jours de grève de la faim.
La communauté Harki espérait beaucoup de l'élection François Hollande mais rien n'a évolué depuis le changement de majorité. Les Harkis veulent que la France reconnaisse l'aide que les Harkis ont apporté à la France pendant la guerre d'Algérie et une certaine maltraitance de leurs familles à leur arrivée en France : "les enfants de harkis n'ont pas eu droit à l'égalité des chances" explique Boaza Gasmi. "Ils étaient enfermés dans des camps et l'école se faisait dans les camps". "Difficile de réussir une vie sociale dans ces conditions".
Familles déracinées, massacrées en Algérie, traitées comme des traîtres... puis accueillies en France mais dans des camps d'hébergement militaires, dans des conditions vétustes... Près de 90 000 personnes, hommes, femmes et enfants ont subi ce traitement. Coupables d'avoir soutenu la France pendant la guerre d'Algérie.
Deux camps de harkis se trouvent en Lot-et-Garonne, à Villeneuve-sur-Lot et à Bias où a grandi Boaza Gasmi. "L'avenir ne se construit que sur la reconnaissance et la fierté du passé" expliquent les harkis. La grève de la faim est un appel à l'aide.