Les déprogrammations ont continué mercredi pour le rappeur Koba LaD, qui a relayé sur ses réseaux sociaux l'approbation d'un infanticide homophobe, dont le festival parisien We love Green et Garorock en Lot-et-Garonne.
We Love Green, le festival parisien l'a rayé de son affiche dans la matinée, tout comme la Cité musicale-Metz, Marsatac à Marseille et Art Rock à Saint-Brieuc. L'artiste avait déjà été déprogrammé mardi par plusieurs festivals dont le Main Square Festival à Arras, Garorock à Marmande, le Dour Festival en Belgique, et le VYV Festival à Dijon.
We Love Green explique sur Twitter qu'il a "toujours défendu la diversité et le respect d'autrui". "Malgré les excuses publiques de l'artiste sur sa maladresse, les idées véhiculées sont contraire à l'état d'esprit du festival", ajoutent les organisateurs.
— WE LOVE GREEN (@WeLoveGreen) February 19, 2020
La Cité musicale explique ne pouvoir "cautionner les propos relayés ou tenus récemment par l'artiste, qu'ils soient le fruit d'une maladresse ou d'une conviction profonde".
"Pas de place à l'intolérance, nulle part", insiste pour sa part Marsatac.
Garorock ne "cautionne" pas non plus
Le festival de Marmande, prisé des amateurs de rock, qui se tiendra du 25 au 28 juin, a réagit dés mardi matin indiquant son attachement à "une programmation riche en diversité en mettant en avant des artistes qui portant des valeurs et des principes prônant la tolérance et le respect de tous".
La direction du festival a donc déprogrammé le chanteur : "nous ne cautionnons pas les propos tenus récemment sur les réseaux sociaux".
Koba LaD déprogrammé de #Garorock 2020 pic.twitter.com/5rPE0174HV
— GAROROCK (@garorock) February 18, 2020
Des réseaux sociaux haineux dans les deux sens
Art Rock s'oppose pour sa part "fermement à tout propos haineux ou discriminatoire, qu'il soit assumé ou fait pour provoquer et faire le buzz". Mais Art Rock dénonce aussi les "attaques racistes et xtrêmement violentes dont Koba LaD a lui-même été victime depuis" et déplore "la transformation des réseaux sociaux en tribunaux populaires où la condamnation est immédiate et irrévocable".
SOS Homophobie s'est associée "à la vague d'indignations suite aux insinuations intolérables du rappeur Koba LaD qui se réjouit du meurtre d'un jeune gay". "Ses +excuses+ inappropriées et insuffisantes peinent à masquer l'homophobie décomplexée dont il a fait preuve", twittait encore l'association nationale de lutte contre
les LGBTphobies.
Une défense difficile
Le rappeur avait relayé sur son compte Snapchat la capture d'écran d'un article de presse titré: "Ce père tue son propre fils de 14 ans parce qu'il était gay".
Cette image était assortie d'un émoji de deux mains qui se serrent et de la légende "Bien joué".
Dans deux vidéos sur ses réseaux sociaux, le rappeur a tenté de se défendre :
Je ne suis pas homophobe, chacun pour soi, dieu pour tous (...) je cautionne pas du tout le meurtre, ni l'enfant gay, rien à voir, hors sujet, c'est une incompréhension (...) il faut souligner que le screen (l'écran) les mains qui se serrent, le +bien fait+, c'est pas moi qui l'ai marqué.
Il précise avoir partagé cette capture dans sa "foncedé" (sa défonce, référence à la drogue, ndlr).
Puis, dans une seconde séquence filmée, il dit s'être "mal exprimé", avant d'ajouter:
Je ne cautionne pas le meurtre. Après l'enfant gay franchement... chacun pour soi, dieu pour tous, voilà, là je suis en vacances, arrêtez de me prendre la tête.