Comment des plantes carnivores luttent contre les frelons asiatiques

Près d'Agen (47) Cédric Azaïs, un pépiniériste basé à Marcellus, a développé depuis plusieurs années une collection de plantes carnivores venues d'Amérique du Nord, qui attirent particulièrement les frelons et épargnent les abeilles.

C'est une nouvelle preuve que la nature est bien faite. Et cette fois, ce sont des plantes pour lutter contre l'invasion de frelons asiatiques en France.
Dans une serre à Marcellus, une commune du Lot-et-Garonne, Cédric Azaïs abrite l'une des collections de plantes carnivores les plus complètes d'Europe. L'une d'entre elle, la Sarracenia est un véritable piège pour les frelons asiatiques. Un pouvoir découvert au jardin des plantes de Nantes en 2014. 

"Le tube de la plante mesure de 20 centimètres, à 1 mètre 20 pour les plus hautes. Son opercule sert de piège pour les insectes qui s'en servent comme piste d'atterrissage et la couche de glucose qui la recouvre attire particulièrement les frelons", décrit Cédric Azaïs. "Ce sont des pièges passifs, ils n'ont pas de mouvement. L'insecte tombe dans un tube et y reste coincé. La plante digère avec des enzymes la partie molle et les squelettes restent dans le tube", précise le pépiniériste.

Les abeilles épargnées

En ouvrant le tube de l'une d'entre elle, le collectionneur découvre notamment quelques papillons de nuit, des guêpes, des mouches et aussi des frelons asiatique. Les abeilles sont épargnées selon Cédric Azaïs. 

Les abeilles viennent pour le nectar des fleurs, au moment où les pièges de la plante ne sont pas encore formés.

Cédric Azaïs, spécialiste des plantes carnivores

France 3 Aquitaine

La plante a été importée d'Amérique du Nord. "On ne trouve ces plantes qu'aux Etats-Unis, au Canada ou au Québec, c'est pour cela que ce sont des plantes qui supportent bien les températures en Europe", estime le pépiniériste. 

Une des plus grandes collection d'Europe

Cédric Azaïs a commencé à s'intéresser à ces plantes en 1998. "L'empressement et l'inexpérience dans la culture de ces plantes en décourage beaucoup dès le début, mais la patience et la persévérance finissent toujours par payer", souligne-t-il.

Il s'est progressivement spécialisé dans les Sarracenia qui occupent 60 %.