Plus d'un millier de personnes a manifesté cet après-midi à Fumel. De nombreux secteurs étaient représentés : personnel hospitalier, parents d'élèves, salariés des entreprises Tarkett et MétalTemple... Preuve, s'il en fallait une, que ce territoire vit une véritable crise.
A l'origine de la manifestation, un collectif de parents d'élèves et enseignants qui se bat contre le retrait du dispositif d'éducation prioritaire dans le fumélois. Une pétition a déjà recueilli plus de deux mille signatures, preuve de l'attachement à ce dispositif dont le secteur pourrait prochainement sortir et dont on devrait connaître l'issue après les fêtes de Noël.Un collectif, mais derrière c'est aussi et surtout le ras-le-bol de toute un bassin de population. La zone est sinistrée. Et le premier secteur à pâtir de cette crise est celui de l'emploi. Présents à la manifestation, des salariés et représentants syndicaux de Tarkett et Métal Temple.
Sur le site de Cuzorn, chez Tarkett les négociations sont au point mort. L'usine doit fermer à la fin de l'année et les 130 salariés ne savent pas dans quelles conditions cette page de leur histoire va être tournée.
Côté MétalTemple, le Tribunal Correctionnel a accordé six mois de sursis à l'entreprise déjà placée sous surveillance depuis un an. Les 132 salariés sont toujours dans l'attente d'un repreneur.
Dans le fumélois la vague de désindustrialisation se poursuit et les dommages collatéraux sont bien là.
Le personnel hospitalier du CH de Fumel dénonce lui un désengagement de l'Etat, des suppressions de lit et met en avant la difficulté à maintenir dans le secteur une prise en charge médicale.
Les commerçants sont solidaires de cette manifestation, car ici beaucoup se sentent touchés, directement ou indirectement, par cette crise.
Personnes interviewées : Sandrine Milhet (Collectif de défense de l'éducation prioritaire), William Boucharel (Collectif de défense de l'emploi privé-public)