Le projet d'extension de la zone industrielle de la Barbière à Villeneuve-sur-Lot prend forme. Des terrains ont déjà été achetés. Mais un collectif de défense des terres agricoles conteste cette opération qui prévoit le bétonnage d'une terre riche et prospère.
C'est une zone de 15 hectares au sud est de Villeneuve-sur-lot. Une terre riche qu'un agriculteur voulait acheter. Mais selon Gérard Bruguière du collectif de défense des terres fertiles, la démarche n'a pas abouti :
On l'a rappelé pour lui dire qu'il y avait une erreur de procédure, on ne sait pas vraiment laquelle, mais il a du refaire le dossier et entre temps la Communauté d'Agglomération du Grand Villeneuvois avait préempté
Car sur ces terres, une grande enseigne veut étendre ses hangars sur 7 hectares. Et les voisins, comme Jeanne et Albert Balès, menacés d'expulsion ne voient pas le projet d'un bon oeil :
On avait acheté ici pour nos vieux jours. On est bien avec les voisins. On est tranquille. Il y a une entente parfaite dans le coin alors on n'est pas d'accord pour partir.
Patrick Cassany, le maire de Villeneuve-sur-Lot et président de l'agglomération veut garder les entreprises qui s'aggrandissent tout en respectant les nouvelles lois d'aménagement du territoire :
Rien que sur la commune de Villenenuve-sur-lot, ce sont 170 hectares qui vont être rendus à l'agriculteur alors que le terrain dont il est question représente une douzaine d'hectares.
Mais pour Christian Crouzet de la Confédération Paysanne, toutes les terres agricoles n'ont pas la même valeur. Celle-ci est irremplace à leurx yeux : une terre de limon de la vallée du lot.
Le collectif de défense des terres fertiles fait également valoir que d'autres terres ont déjà été réservées pour une zone d'activité. Le projet de la Barbière pourrait voir le jour l'an prochain.On a pas envie qu'on nous propose des terres de côteaux. C'est comme si on échangeait une Ferrari contre une deux-chevaux.
Le 27 septembre 2017, l'émission de France 3 Pièces à conviction traitait de ce problème des terres agricoles qui disparaissent.
Que dit la loi ?
Le décret d'application est paru le 2 septembre 2016 avec beaucoup de retard. Il stipule que, si un projet de travaux, d'ouvrages ou d'aménagement empiète sur des terres agricoles de manière significative (entre 1 à 10 hectares selon le département) une étude préalable comprenant des mesures de compensation collective doit être menée.Le texte de la loi sur l'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 est consultable sur le site de Légifrance