Entre les fortes pluies qui se sont abattues sur les Landes et les Pyrénées Atlantiques en décembre, et les inondations sur une grande partie de l'Aquitaine fin janvier, la pluviométrie de l'hiver 2020-2021 s'annonce déjà exceptionnelle.
Elle semble ne jamais vouloir s'arrêter. Plus d'une semaine après le passage de la tempête Justine, la pluie ne cesse de tomber sur une grande partie de l'Aquitaine, sur des sols déjà gorgés d'eau, si ce n'est inondés.
A Marmande, le niveau de la Garonne est monté à plus de 10 mètres. En Gironde et en Dordogne, la confluence Garonne Dordogne a engendré d'importants débordements. A Bordeaux, les quais se sont retrouvés sous les eaux.
Un mois de décembre très pluvieux
Et pourtant, "en termes de pluviométrie, janvier n'est pas exceptionnel en soi, précise Patrick Lavergne, prévisionniste chez Météo France. En Aquitaine, la moyenne est de 141 millimètres sur le mois, alors que la normale s'établit à 97 millimètres.
A titre de comparaison, il est tombé 219 millimètres d'eau sur la même période en 2016.
C'est le cumul des mois de décembre et janvier qui est impressionnant. Il est tombé 264 millimètres d'eau en Aquitaine en décembre. Les départements des Landes et le Pays basque ont été particulièrement touchés : il y a eu entre 300 et 500 mm d'eau dans les Landes.
Des pluies concentrées dans le temps
Les pluies de janvier se sont donc déversées sur des sols gorgés d'eau, qui n'ont pas eu le temps de sécher. Et surtout, ces précipitations étaient concentrées sur une courte période. "La moitié des précipitations de janvier sont tombées sur la dernière semaine du mois. La première semaine de février était tout aussi pluvieuse", précise Patrick Lavergne.
Un contexte hautement favorable aux inondations. Si une partie de ces pluies va alimenter les nappes phréatiques, une autre ruisselle et va gonfler les rivières. C'est ainsi que des communes comme Marmande ou la Réole ont récupéré les eaux tombées en amont, dans le Tarn et Garonne ou l'Aveyron.
Des hivers plus doux et plus pluvieux
Va-t-il falloir s'habituer à ces hivers sous les eaux ? Le scénario n'a rien d'inédit.
C'est une des hypothèses émises par les études sur le changement climatique. A savoir que les hivers seront de plus en plus doux et pluvieux. C'est vrai que, sur les dix dernières années, on observe que cinq ou six hivers remplissent déjà ces critères.
Quant aux semaines à venir, difficile d'avoir des données fiables sur la pluviométrie. Une chose est certaine, le temps restera doux au moins jusqu'à la troisième semaine de février.