COP 21, COP 22, les sommets mondiaux se succèdent au plus haut sommet de l'Etat avec des avancées mais aussi des difficultés. Le défi climatique devra aussi être relevé à l'échelon régional. Comment agir en Nouvelle-Aquitaine? C'est le thème de l'émission Dimanche en Politique ce 4 décembre 2016
Alors que l’accord de la COP 21 de Paris est entré en vigueur au début du mois de novembre et que la COP 22 de Marrakech vient de s’achever, l'émission "Dimanche en Politique Nouvelle-Aquitaine " diffusée sur les antennes de France 3 Limousin, France 3 Aquitaine et France 3 Poitou-Charentes le 4 décembre 2016 s'intéresse à l’environnement, un thème qui est loin d'être présent dans les campagnes ou pré-campagnes politiques actuelles.
Aggravation de l’érosion des côtes, sécheresse, raréfaction des espèces, les 12 départements de notre nouveau territoire subissent déjà des changements.
Comment agir ? Trois invités tentent de répondre à la question:
- Jean-Louis Pagès, président du groupe Europe-Ecologie-les-Verts au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine
- Jessica Makowiak, directrice du CRIDEAU (le Centre de Recherches Interdisciplinaires en Droit de l'Environnement, de l'Aménagement et de l'Urbanisme) à Limoges
- Jean-Marc Gancille, co-fondateur de l’éco-système Darwin à Bordeaux
LA REGION, UN ACTEUR DE LA TRANSITION ENERGETIQUE
Lors du 12ème Forum de la Croissance verte à L'Isle-d'Espagnac en Charente, Alain Rousset, président (PS) de Nouvelle-Aquitaine et Françoise Coutant, vice-présidente (EELV) en charge de l’environnement ont annoncé des chiffres concernant le bilan de la région en terme d’énergies renouvelables : «Ce premier bilan de la production d'énergie renouvelable à l'échelle de la Nouvelle-Aquitaine est de 34 000 GWh, notre région couvre déjà près de 20 % des besoins énergétiques de son territoire par les énergies renouvelables. Ce résultat se situe cinq points au-dessus de la moyenne nationale".
Jean-Louis Pagès s'est lui aussi félicité sur le plateau de ce résultat, affichant même un nouvel objectif de 30% d'énergies renoluvelables. "La Région, par ses compétences en transports et en économie, est au coeur de la problématique du réchauffement climatique et des solutions pour y remédier" a-t-il expliqué. Evoquant de nouvelles pistes de développement, il a évoqué l'installation d'énergies marines renouvelables, des éoliennes off-shore, profitant des 720 kms de notre littoral".
La création par la Région d'un "cluster" Énergies et stockage a également été annoncée en Charente. « Il aura pour but de rassembler les acteurs de la recherche et du transfert de technologies, les entreprises et les différents territoires autour d'enjeux communs dans ce domaine »"Nous avons à notre disposition toute une palette d'outils : le financement de solutions d'énergies renouvelables avec le fonds d'investissement Terra Energies, un programme d'économies sur l'isolation thermique, l'aide aux circuits courts"
L'ENVIRONNEMENT, GRAND ABSENT DE LA PRE-CAMPAGNE 2017
Jessica Makowiak, directrice du CRIDEAU à Limoges, est revenue sur sa participation à la COP 21 de Paris en 2015, "un événement et un accord historiques". D'où le dépit de cette juriste spécialisée dans le droit de l'environnement face à l'absence de débat sur ce thème dans la pré-campagne présidentielle et notamment la primaire à droite. Tous les participants à l'émission se sont d'ailleurs accordés pour dire que les propositions de François Fillon sur l'environnement (poursuite du nucléaire, fin du principe de précaution) étaient désastreuses.
Spécialiste de la question des "déplacés environnementaux", Jessica Makowiak a également alerté sur l'absence de cadre juridique les concernant.
"Avec l'érosion des côtes, il est tout-à-fait envisageable que l'on ait des déplacés environnementaux en Nouvelle-Aquitaine. Il y en a déjà des millions actuellement dans le monde, des gens qui connaissent des migrations forcées, et aucun encadrement juridique approprié au niveau international n'existe pour garantir les droits de ces personnes !"
DARWIN, UN EXEMPLE A SUIVRE...
Jean-Marc Gancille, le co-fondateur de Darwin à Bordeaux, pépinière d’entreprises innovantes logées dans une ancienne caserne militaire en bord de Garonne, mais aussi cité écologique accompagnant plus de mille entreprises sociales, a partagé son expérience de terrain. "Nous accueillons un demi-million de visiteurs par an, pour montrer comment nous agissons. Beaucoup d'élus, d'urbanistes, d'architectes, d'étudiants, de scolaires viennent visiter les lieux.
"Chaque personne à Darwin émet 5 fois moins de gaz à effet de serre que si elle travaillait dans un autre type de structure. Il y a eu chez nous une alchimie locale, un croisement de compétences, et ce qui nous distingue, je crois, c'est notre exigence."
Nous sommes une population ecclectique, mixte, loin de la caricature du bobo urbain. Pour nous, l'écologie est éminemment sociale, nous accueillons, par exemple, un village de réfugiés, un bric-à-brac Emmaüs, et tout cela casiment sans subvention".
Nouvelle-Aquitaine : comment relever le défi climatique ?, une émission à revoir sur notre site pluzz.fr