Plus du quart des Britanniques résidant en France vivent en Nouvelle-Aquitaine

Ils étaient chez eux sous Richard Coeur de Lion, ils sont de retour dans la région.
Selon l'INSEE, 26% des 148 000 ressortissants britanniques qui résident en France vivent en Nouvelle-Aquitaine, le plus souvent dans des zones rurales comme la Dordogne, la Charente ou la Haute-Vienne.

Est-ce le poids de l'Histoire? Longtemps l'Aquitaine fut anglaise.

En 1152, elle le devint par le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, futur roi d'Angleterre.

Puis en 1170, Richard Coeur de Lion fut sacré Duc d'Aquitaine en la cathédrale de Limoges.

En 1204, Philippe-Auguste reprend l’Aquitaine aux Anglais. Mais en 1303, la Guerre de Cent ans éclate qui verra les Aquitains souvent préférer les Anglais aux Français.

De vieux cousins qui fréqentent notre région depuis plus de 800 ans


Bref, dans la région les Anglais sont un peu comme des vieux cousins qui connaissent la maison. Et visiblement ils s'y plaisent de plus en plus.

On le pressentait, l'INSEE le confirme : sur les 148 000 ressortissants de sa Grâcieuse Majesté résidant en France, plus du quart, soit 39 200 exactement, ont choisi de vivre en Nouvelle-Aquitaine.
 
En Nouvelle-Aquitaine, les Britanniques se sont installés principalement dans des zones rurales à faible densité de population comme la Charente, la Dordogne ou la Haute-Vienne à la recherche d’un cadre de vie moins urbanisé et de propriétés à coût plus abordable que dans leur pays.

S'ils représentent 0,2% des habitants de la France, dans les zones de Nouvelle-Aquitaine qu'ils affectionnent ils représentent désormais en moyenne 3% des habitants, et jusqu'à 9% dans certaines communes du Limousin comme Le Dorat.
 

En 1990, 65 300 Britanniques étaient installés en France. Vingt-six ans plus tard, leur nombre a plus que doublé. Le phénomène s’est particulièrement amplifié surtout entre 1999 et 2006. A cette époque le nombre de Britanniques a augmente de 5,5 % par an.

Cette période coïncide avec une forte hausse des prix de l’immobilier Outre-Manche, rendant l’accès à la propriété plus difficile.

D’autres ménages britanniques ont vu l’opportunité de revendre leur bien immobilier à un prix élevé pour acquérir une résidence et trouver une meilleure qualité de vie à l’étranger.

L'avion pour rapprocher les deux pays


Le développement des transports aériens à bas coûts a soutenu ce mouvement. Les liaisons régulières aériennes entre la France et le Royaume-Uni ont triplé entre 1996 et 2007.

Durant les années 2000, des lignes aériennes à bas coûts ont été ouvertes au départ d'aéroports régionaux comme Limoges, Brive ou Bergerac.

Ces lignes ont encore renforcé l’attractivité de ces territoires pour des ménages plus modestes que ceux des premières vagues de migrants britanniques.

Elles ont également permis d’élargir l’offre aérienne à davantage de régions du Royaume-Uni.

Mais à la fin des années 2000, le mouvement s'est un peu ralenti. Le recul de la valeur de la monnaie britannique (– 20 % par rapport à l’euro entre 2006 et 2011) a diminué le pouvoir d’achat des retraités établis en France dont les pensions sont en livre sterling.

 

Dans les bassins de vie les plus prisés par les ressortissants d'outre-Manche  on dénombre aujourd'hui 32 700 Britanniques, soit 16 fois plus qu’en 1990.

Ces territoires sont ceux où la croissance du nombre de Britanniques a été la plus forte (+ 11,2 % par an en moyenne entre 1990 et 2016, contre + 3,2 % sur l’ensemble de la France).

Ils se situent au centre de la France, en Creuse, Haute-Vienne, dans le sud de la Vienne, le sud de l’Indre, le nord de la Charente et la Dordogne, là où l’immobilier est resté relativement abordable.

Des retraités propriétaires et sans enfants


Les résidents britanniques y sont quasiment tous propriétaires (92 %) de leur résidence principale, presque toujours d’une maison.

Dans ces bassins de vie, 56 % des Britanniques sont à la retraite.

Ce choix de vie se fait souvent à deux, puisque 59 % des Britanniques résidant dans ces bassins de vie vivent en couple, sans enfant, et avec un conjoint également britannique pour 86 % d’entre eux.
 
Avec le Brexit, Quel avenir pour les Britanniques de Nouvelle-Aquitaine ?
Le Brexit va avoir des conséquences directes sur la vie de nombreux britanniques expatriés en France.
Il pourrait inciter une partie d’entre eux à demander la nationalité française.
En 2016, 22 800 personnes habitant en France, nées avec la nationalité britannique, possèdent la nationalité française.
À partir du 1er janvier 2021 (ou du 1er juillet 2021 pour les ressortissants
britanniques déjà installés en France), les dispositions de droit commun s’appliqueront et la détention d’un titre de séjour sera nécessaire pour s’installer en France.
 
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