Pour sauver des poules de l’abattoir, il ne suffit parfois que d’un clic. L’association Les Caquetteuses s’associe avec des éleveurs pour adopter des poules pondeuses réformées, car pas assez productives.
Elles ne pondent plus à la même cadence ou sont victimes collatérales des vides sanitaires imposés. Une fois passé dix-huit mois, les poules pondeuses passent dans la catégorie “réformée”. Leur destin est alors tout tracé : l’abattoir. Sauf lorsqu’une association décide de les proposer à l’adoption.
Poules réformées recherchent nouveau propriétaire
Près d’Hasparren, dans les Pyrénées-Atlantiques, 9 000 poules attendent de changer de vie. “On propose, via notre site, d’adopter des poules réformées, moins productives que les plus jeunes. Cela s’adresse aux familles, aux couples de retraités, à tout le monde”, explique Manon Dugas, co-fondatrice des Caquetteuses.
Mais ici, les poules sont encore en pleine forme. Alors pour leur propriétaire, pas question de les mener à l’abattoir. “Elles sont belles, elles pondent bien, et puis on finit par s’y attacher”, sourit l’éleveur des Pyrénées-Atlantiques, déjà convaincu de réitérer l’expérience. Ces poules représentent sa toute première bande.
On a retardé au maximum, mais il fallait faire un vide sanitaire pour nettoyer la cuve où tombent leurs déjections.
Le propriétaire actuel, éleveur de poules pondeusesà rédaction web France 3 Aquitaine
Trois euros la poule
L’association opère dans toute la France. “Soit les éleveurs nous contactent, soit c’est nous. On leur propose de gérer toute la communication et eux, de nous donner un créneau pour que les adoptants puissent récupérer leur poule”, détaille Manon Dugas. En janvier dernier, en Lot-et-Garonne, l’association avait réussi à faire adopter 11 000 poules pondeuses.
Dans cette exploitation basque, comme pour chaque opération, l’éleveur a fixé un prix sur chaque spécimen. Trois euros pour une poule, quinze euros pour les six. “Il nous reverse ensuite un don, qu’il détermine lui-même. Cela nous permet de faire vivre l’association et surtout le refuge”, explique la cofondatrice des Caquetteuses. Ce refuge accueille tous les animaux des exploitations qui étaient destinés à l’abattage.
Adopter vite
Pour ce sauvetage en Pays basque, les poules sont à récupérer chaque après-midi, entre le 1er et le 4 avril, après avoir réservé son animal par téléphone. Une dernière chance avant leur départ pour l’abattoir, prévu le 5 avril. “Nous avons déjà 200 personnes intéressées. Ça représente près de 2 500 poules”, détaille l’éleveur qui souhaite rester anonyme.
Adopter une poule pour ses enfants, pour avoir des œufs frais chaque semaine ou tout simplement par plaisir, requiert cependant certaines règles en matière de biosécurité. Arrivées à leurs nouveaux domiciles, les poules devront être placées sous filet, pour éviter toute contamination à la grippe aviaire. Par ailleurs, les volatiles devront être déclarés en mairie, pour le traçage de l’épidémie d’H1N1.