Mardi 29 octobre, au lendemain de l'attaque de leur mosquée ayant fait 2 blessés, les fidèles font part de leur émotion. Alors que la communauté musulmane est bien intégrée à Bayonne, ils ne comprennent toujours pas pourquoi ils ont été visés.
Lundi 28 octobre, 21h. Une cinquantaine de fidèles sont réunis à la mosquée de Bayonne, encore sous le choc. Quelques heures après l'attaque du lieu de culte par un octogénaire qui a gravement blessé deux personnes, ils cherchent à comprendre pourquoi ils ont été visés.
Une communauté bien intégrée
Difficile de trouver les mots pour Abdellatif Boutaty, le président de l'Association culturelle des musulmans de la côte basque. Encore abasourdi par cette attaque, il explique que la communauté ne s'est jamais sentie en danger :On n'a jamais reçu de menaces, on vit notre religion de notre côté... je suis choqué, je n'arrive même pas à parler.
Pas de menace, pas de rejet, les musulmans n'ont jamais eu affaire à une quelconque hostilité de la part des Bayonnais, ce qu'a voulu souligner Jean-René Etchegaray, le maire de la ville :
La communauté musulmane est un exemple d'intégration dans la vie de notre cité.
Nombreux soutiens
Le secrétaire d'état auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nunez est venu le soir-même rencontrer les fidèles et leur apporter son soutien. Il a condamné cette attaque :
Un soutien qui vient aussi d'autres communautés religieuses : Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, a publié un communiqué où il précise que les musulmans peuvent "compter sur la compassion, la solidarité et les prières de la communauté catholique du Pays Basque et du diocèse."S'en prendre à un lieu de culte, à une mosquée, à des fidèles, c'est un acte odieux que nous condamnons avec beaucoup de fermeté. C'est un acte qui ne peut pas avoir sa place dans notre République.
"Un débat irrationnel"
Mais une question demeure : comment ce genre d'attaque peut-elle se produire dans une ville où les musulmans sont acceptés et bien intégrés ? Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux, estime que le climat de tension et de peur envers les musulmans présents sur le territoire peut engendrer ce genre d'acte violent :C'est une conséquence d'un débat irrationnel avec entre autre le terrorisme, le sujet du foulard dans l'espace public, l'islamisme [...] il y a aussi une idéologie qui se répand actuellement dans la société et qui fait peur à nos citoyens français.
L'imam appelle à pacifier le débat et à ne pas faire d'amalgames après cette attaque.
L'interview complète de Tareq Oubrou, grand imam de Bordeaux :