La Cimade a dénoncé dans un rapport la situation "explosive" dans les centres de rétention français. A Hendaye, au Pays basque, l'antenne locale de l'association s'inquiète des conditions de prise en charge.
Le nombre de personnes détenues au centre de rétention d'Hendaye a très fortement augmenté en 2018. La Cimade, association qui accompagne les réfugiés, migrants et demandeurs d'asile, a publié un rapport sur l'enfermement des étrangers en situation irrégulière dans des centres français.
En France, environ 45 000 personnes ont été enfermées à titre préventif. A Hendaye, l'antenne locale de la Cimade a dénombré 358 passages. Elle dénonce aujourd'hui la déterioration des conditions de détention.
"En 2018 on constate des placements systématiques. Dès que la personne est en situation irrégulière, il faut essayer de les placer à tout prix", déplore Aurélie Garnier, accompagnatrice juridique pour la Cimade au centre de rétention de Hendaye.
Turn-over et procédures à la va-vite
"On se retrouve avec des personnes interpellées partout en France, à Lyon, Grenoble, en Corse… et il y a un turn-over très important car les procédures sont faites à la va-vite."
Aurélie Garnier dénonce également des placements "sans discernement" de personnes particulièrement vulnérables: très jeunes, malades, souffrant de pathologies psychiatriques comme la schizophrénie, ou encore particulièrement violentes…Ils arrivent en CRA [Centre de rétention administrative, ndlr] pas bien dans leur tête. On a ensuite une dégradation des conditions de rétentions, avec des vols, des tentatives de suicide, de l'automutilation...
Mineurs non accompagnés
Actuellement, 229 jeunes migrants sont également placés à Hendaye. Parmi eux, une soixantaine a été officiellement reconnue mineure. Seuls ces derniers peuvent être pris en charge par le Conseil départemental.
Voir le reportage de France 3 Euskal Herri