Trois personnes ont été arrêtées le 19 juillet au Pays basque. Elles sont mises en cause pour un vol de bijoux, réalisé à l'aéroport de Nice le 13 juillet. Un policier raconte à France 3 comment la collaboration entre les agents niçois et des Pyrénées-Atlantiques a permis leur traque et leur interpellation.
"C'est un montant digne des gros braquages de la place Vendôme". Le chef de l'Office de lutte contre le trafic de migrants (OLTIM) des Pyrénées-Atlantiques le reconnaît, de telles opérations ne sont pas communes dans le sud ouest. Ce vendredi 19 juillet, les policiers ont interpellé trois voyageurs qui tentaient de passer la frontière vers l'Espagne. Les trois hommes, originaires d'Amérique du Sud dont l'identité reste à déterminer, sont mis en cause pour un vol d'envergure commis à l'aéroport de Nice le 13 juillet. Pas moins de 1,5 million d'euros de bijoux avaient disparu.
Vols de valises à l'aéroport
Les faits remontent au 13 juillet. Les compères, tous trois âgés "entre la cinquantaine et la soixantaine", se trouvent à l'aéroport de Nice. Ils repèrent alors deux jeunes voyageuses qui veulent s'envoler à destination d'Abou Dabi. "Elles avaient des dizaines de gros bagages, qu'elles ont confiés à un porteur, poursuit le policier. Ils ont alors détourné leur attention et volé trois valises".
Les cambrioleurs ont du flair et de l'expérience, la prise est bonne. À l'intérieur des bagages, des bijoux de marque et de très grande valeur : lorsque les voyageuses déposent plainte, le butin est estimé à 1,5 million d'euros. "Ça ne prend pas beaucoup de place, quand certains bracelets ou colliers peuvent valoir plus de 100 000 euros chacun", précise le responsable de la police aux frontières.
Un véhicule sous surveillance
Les policiers de Nice se penchent sur la vidéo surveillance et identifient rapidement les suspects, qu'ils surveillent avec attention. Les trois hommes circulent à bord d'une voiture de location, ils sont à Paris et se dirigent vers l'ouest de la France. C'est au moment où la voiture est aux abords de Niort dans les Deux-Sèvres que l'OLTIM des Pyrénées-Atlantiques est contactée par les policiers niçois. À ce moment, les forces de l'ordre n'ont aucune certitude que le véhicule ait pris la direction de l'Espagne.
Les policiers des Pyrénées-Atlantiques se mettent en alerte : ils installent un dispositif à la frontière, à la fois sur l'autoroute et les petites routes départementales "pour essayer de cadrer à peu près tous les points de sortie. C'est comme ça qu'on a réussi à contrôler le véhicule ciblé à Urrugne ".
Les trois hommes sont interpellés sans résistance. Ils présentent des passeports péruviens, sans parvenir à duper les policiers.
On est spécialistes en faux papiers. On a tout de suite vu que le premier passeport présenté était faux, on a mis tout le monde en garde à vue.
Chef de l'OLTIM 64
Le butin caché dans les sièges et le ciel de toit
Le véhicule est immédiatement perquisitionné. Dans un premier temps, les policiers ne trouvent rien de répréhensible à l’intérieur, avant de se livrer à une fouille plus fouillée. “En tirant un peu sur le ciel de toit, un passeport mexicain falsifié tombe”, rapporte le policier. Tous les caches de la voiture sont retirés, les forces de l'ordre découvrent des pochons remplis : Cartier, Van cleef & Arpels… Vingt-six bijoux sont retrouvés, pour un montant qui reste à évaluer.
Seize mille euros en liasses de billets, empaquetées dans du papier aluminium, sont, elles, cachées dans les sièges, “probablement une partie du fruit de la revente de la maroquinerie de grande marque qui été volée”.
Mise en examen
Les trois hommes, qui ne rechignent pas à parler, expliquent qu’ils sont aguerris au vol de victimes fortunées, qu’ils détroussent avant de repartir en Amérique du Sud. "C'est du vol sans violence, astucieux. Ils ne frappent jamais leurs victimes, ils attirent plutôt leur attention ailleurs", analyse le chef de la police aux frontières. Tous ont été mis en examen pour vol en réunion et en bande organisée, puis écroués dans les Alpes-Maritimes, dans l’attente de leur jugement. Une juge d’instruction a été saisie. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison.
L’OLTIM de son côté, prévoit de désosser complètement la voiture avec l’aide d’un garagiste. “Au vu des sommes qui sont en jeu, on ne peut pas se permettre d’avoir raté un truc”, conclut son responsable.