Les navires battant pavillon russe ne sont plus acceptés au port de Bayonne. Sauf s'ils transportent de la marchandise commandée et payée avant l'embargo décrété par l'Europe. Le site portuaire devrait voir son activité réduite de près de 7%.
"Ce qui est certain c'est qu'à partir de maintenant on ne verra plus de bateaux provenant de Russie ici à Bayonne" indique Mathieu Bergé, le vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge des ports.
Il précise toutefois que de tels navires ont pu accoster ces derniers jours car ils transportaient des marchandises commandées et payées avant le début du conflit.
"Aujourd'hui les industriels du port sont en train de chercher de nouvelles solutions pour limiter l'impact de l'embargo" ajoute l'élu.
Solutions alternatives
Le trafic avec la Russie et l'Ukraine représente près de 7% de l'activité du port de Bayonne.
L'acierie du groupe catalan Celsa est l'une des entreprises les plus impactées par le conflit.
Elle va manquer de matières premières utilisées dans la fabrication des alliages, comme le silico manganèse. "On va être très très impactés par la pénurie de ces matières premières. Tous ces produits, qui représentent 8 à 9000 tonnes par an, sont importés de Russie" explique Natacha Melkuiot, responsable du développement durable de l'acierie.
Elle n'aura d'autre choix que de se tourner vers d'autres fournisseurs. "On cherchait déjà des produits de substitution dans le cadre d'un projet de décarbonisation, ça va accélérer les choses" affirme t-elle.
Coût de l'énergie multipliée par huit
Outre le manque de minerais, c'est la hausse des prix de l'énergie qui va essentiellement avoir des conséquences pour l'entreprise implantée sur le port. "Sur le seul coût de l'électricité on a déjà des prévisions à 400 euros le kilowatt/h pour le prochain trimestre. Soit un prix 8 fois supérieur à celui de l'an dernier à la même période. Pour le gaz cela aura certainement les mêmes conséquences".
Natacha Melkuiot prévoit une augmentation conséquente des coûts de transformation avec une répercussion probable sur les ventes, essentiellement dans le secteur du BTP.
Comme toutes les entreprises dont l'activité économique est directement affaiblie par la crise en Ukraine et par les sanctions infligées à la Russie, le ministère de l'économie a mis en place une cellule spéciale.
Elle propose un soutien aux entreprises rencontrant des difficultés industrielles et financières.