Pour une erreur commise lors de leur garde à vue, les agresseurs présumés ont été relaxés. On les accusait d'avoir porté des coups de couteau et blessé deux personnes lors de la dernière soirée des Fêtes de Bayonne dans la nuit du 29 au 30 juillet.
Coup de tonnerre au tribunal correctionnel de Bayonne ! Les agresseurs présumés ont été relaxés pour vice de forme ! Dès le début du procès jeudi après-midi, les avocats de la défense ont demandé la nullité du procès.Ils ont dénoncé un manquement commis lors de la garde à vue des cinq prévenus (seulement quatre étaient présents au procès). En effet, lors de la parade d'identification devant les victimes, les gardés à vue n'étaient pas assistés par leur avocat, qui n'avait pas été prévenu.
Erreur reconnue par le procureur
De plus, "les suspects n'étaient pas confondus avec des anonymes et ils étaient tous du même type : maghrébin ou africain", rapporte l'avocat de la défense Sébastien Binet.
Le procureur de la République adjoint, Marc Mariée, a reconnu cette erreur. Après délibération, le juge a donné raison à la Défense et a annulé le procès à la fin de plus de deux heures d'audience.
"J'ai demandé la relaxe parce que la loi m'y incitait. Dans cette affaire, il y a un droit qui n'a pas été respecté", reconnaît Marc Mariée. A cause de cela, le procureur n'avait "plus d'éléments de preuve pour asseoir la culpabilité".
Un contexte compliqué
Le ministère public rappelle que cette affaire s'inscrit dans "un contexte compliqué" lors de la dernière soirée des Fêtes : de nuit, avec de nombreux témoins à interroger et beaucoup d'autres affaires en cours qui ont pu conduire à cette erreur.
La défense "retient la bonne foi du procureur". Me Nathalie Peynaud, avocate des deux blessés, avait préparé ses clients à cette hypothèse en leur expliquant en avance le manquement qu'il y avait eu.
Sentiment d'injustice pour les victimes
"C'est très compliqué pour des victimes de ne pas être reconnues. Il va falloir passer à autre chose dans ce contexte", regrette-t-elle. Les deux Toulousains agressés, âgés de 18 ans, vont donc commencer leur vie d'adulte avec un fort sentiment d'injustice.
"Je crains que la confiance en notre système judiciaire soit un peu mise à mal par ce type de décision, mais c'est la loi". ajoute Me Peynaud avant de conclure qu'il n'y a plus aucune possibilité judiciaire pour les victimes.
Une rixe lors de la dernière nuit des Fêtes
Dans la nuit du 29 au 30 juillet, pour la dernière soirée des Fêtes de Bayonne, une rixe avait éclaté vers une heure du matin. Un groupe d'amis rugbymen venus de Toulouse pour fêter leur bac était pris à parti par un autre groupe, venu de la banlieue parisienne.
La bagarre avait dégénéré. Un Toulousain avait reçu plusieurs coups de couteau dans le dos, un autre était blessé à la joue par un tesson de bouteille. Les deux victimes avaient été hospitalisées.
Les cinq agresseurs présumés étaient rapidement interpellés, ils ne portaient pas la tenue traditionnelle des Fêtes. Deux étaient placés en détention provisoire, les trois autres sous contrôle judiciaire. Certains étaient connus des services de police.