Municipales à Bayonne : duel entre le maire Jean-René Etchegaray et Henri Etcheto après la fusion des listes de gauche

Après le retrait de la liste Bayonne Verte et Solidaire des élections municipales, celle de Mathieu Bergé, Demain Bayonne, a annoncé fusionner avec Bayonne Ville Ouverte. Une redistribution des cartes qui fait de ce second tour un duel complexe pour le maire sortant centriste Jean-René Etchegaray. 

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La course à la mairie de Bayonne a connu plusieurs rebondissements le week-end dernier. Alors que le dépôt des listes du second tour se termine ce mardi 2 juin, le paysage politique se redessine. D’abord samedi 30 mai, lorsqu' à l'occasion d'une assemblée générale, la liste Bayonne Verte et Solidaire (BVS), a refusé de s’allier à la liste majoritaire, celle d’Henri Etcheto.

Puis dimanche 31 mai, date à laquelle Demain Bayonne, menée par Mathieu Bergé a annoncé son alliance avec la liste d'Henri Etcheto. "Notre programme ne changera pas vraiment. Nous avions déjà des thèmes convergents, et nous nous sommes retrouvé sur l'analyse de la situation : nous voulons une ville plus facile à vivre, verte et vertueuse", résume la tête de liste Bayonne Ville Ouverte, qui souligne leur union contre la mairie sortante, qu'il accuse d'être "à côté de sa ville et des attentes quotidiennes des citoyens".
 

BVS quitte la course à deux voix près

Samedi 30 mai, lors d'une assemblée générale, la liste écologiste et abertzale Bayonne Verte et Solidaire (BVS) a voté, à une courte majorité, à deux voix près, son refus de s'allier à la liste majoritaire, Bayonne Ville Ouverte (BVO). Une décision qui survient malgré un accord entre les trois listes de gauche. "Nous nous sommes engagé-e-s dans cette campagne, avec l’espoir que notre rassemblement fort de ses diverses sensibilités, puisse incarner une alternative crédible. La démocratie associative a structuré notre fonctionnement, préfigurant l’implication qui aurait été la nôtre pour faire vivre en responsabilité, les démarches participatives et
la co-construction de projets avec les habitant-e-s"
, déclare BVS, dans un communiqué paru ce mardi 2 juin.Lors de cette assemblée, la liste de Jean-Claude Iriart a également annoncé son souhait de s'allier à Demain Bayonne. Mais, face à la décision de cette dernière de fusionner avec celle d'Henri Etcheto, Bayonne Verte et Solidaire a décidé de se retirer de la course à la mairie. "L’étroitesse du score révèle une divergence importante en notre sein sur la stratégie de second tour vis-à-vis de BVO principalement. Ce tiraillement interne explique probablement qu’une majorité de nos adhérent-e-s ait préféré, qu’en l’absence d’une perspective d’accord, le retrait soit privilégié au maintien, malgré les conséquences de cette décision", déclare Bayonne Verte et Solidaire.

Une choix démocratique regretté du côté de Demain Bayonne, qui espérait la fusion des trois listes au second tour. "Nous sommes bien évidemment déçus de ne pas pouvoir donner suite à un bon accord à trois que nous avions négocié main dans la main dans l’intérêt de Bayonne, du Pays Basque et du progrès social et environnemental. Confrontés à une situation non désirée, ni attendue, nous ne perdons pas espoir de pouvoir participer à la victoire de nos idées dés le 28 juin", a expliqué Mathieu Bergé.

Même son de cloche du côté de Bayonne Ville Ouverte. "C’est un regret, même si nous étions parvenu à un accord, BVS dans sa procédure interne n’a pas pu aller jusqu’au bout, alors que les plus investis étaient pour cet accord", regrette Henri Etcheto, la tête de BVO.Pour le second tour, aucune consigne claire n'a été donnée. "Les électeurs/trices feront leur choix le 28 juin prochain, inaugurant un nouveau mandat dont les enjeux sociaux et écologiques seront cruciaux. Pour notre part nous serons absent-e-s du Conseil Municipal et de celui de la CAPB", déclare la liste, qui semble ainsi vouloir maintenir son soutien aux listes de gauche en reprenant leurs thèmes majeurs.
 

Fusion des gauches

Et si la liste BVS espérait une alliance avec Demain Bayonne, trait d’union entre les deux listes de gauche, c’est finalement vers la liste majoritaire que l’équipe de Mathieu Bergé s’est tournée. Pour rappel, avant son départ pour des dissensions politiques, Mathieu Bergé faisait partie de l'équipe d'Henri Etcheto.

"Ce choix de l’alliance a également été décidé par respect du "pacte d’alliance" que nous avons négocié et construit par un dialogue riche et sans tabou entre les partenaires des trois listes de progrès social et de la transition écologique, ajoute Mathieu Bergé, dans un communiqué. Notre choix reste donc en totale cohérence avec notre volonté de contribuer de manière originale à une alliance des sensibilités politiques que ces valeurs rassemblent." 

La liste rappelle en effet régulièrement son désir de "gouvernance partagée", conclue dans le "pacte d'alliance" : Bayonne Ville Ouvert s'est ainsi engagée à conserver la proportionnalité des votes dans la répartition des postes au sein de sa liste. Il devrait en être de même pour les sièges, en cas de victoire. "Nous allons porter cet accord ensemble, avec le principe de la représentativité des deux listes sur la base de la proportionnalité. Mais cette liste est surtout une liste d’union, qui dépasse leur deux électorats : elle s’adresse à tous les bayonnaises et bayonnais qui ne se satisfont pas de la municipalité actuelle", précise Henri Etcheto, à la tête de Bayonne Ville Ouverte."Nous voulons, nous aussi, faire oublier la déception de 2014 et espérer l'alternance tant attendue afin de revivifier la vie démocratique à Bayonne", rappelle Demain Bayonne. En 2014, Henri Etcheto avait perdu le second tour, à seulement 26 voix, les listes de gauche n’ayant pas trouvé un terrain d’entente. Cette année, son alliance avec Demain Bayonne pourrait changer l’issue des élections. "En 2014, la configuration avec une triangulaire et le maintien conjoint de deux listes de gauche avait clairement faussé le vote. L’élection s’est jouée à 20 voix. Cette année, la configuration donne un vrai choix et véritable espoir pour ceux qui souhaite le changement", assure Henri Etcheto.


Duel au second tour

Avec 40,96% des suffrages exprimés cumulés, la fusion des deux listes de gauche mettent en difficulté le maire sortant, Jean-René Etchegaray, centriste, en tête au premier tour avec 40,33% des voix. "Les deux listes de Gauche ont le devoir de porter ensemble et de faire aboutir l'espoir, au nom de la très large majorité des Bayonnaises et des Bayonnais qui veulent le changement. Nous devons nous montrer à la hauteur de ce qu’ils attendent", a assuré Henri Etcheto, dans un communiqué. 
 
En majorité derrière BVS, les voix abertzales (nationalistes) pourraient bien peser dans la balance, en faveur de Jean-René Etchegaray. Une fausse idée selon Henri Etcheto. "Je pense que les voix de BVS sont surtout des gens de gauche. Il y a certes une composante abertzale, mais surtout une partie de gauche de la gauche, citoyenne et écologiste."  

Pour toucher ceux qui n'ont pas participé au premier tour, le maire sortant souligne sa force de rassemblement et d'union, sous sa liste "Toujours un temps d'avance", qui mêlent plusieurs partis politiques, des Républicains au PS.Autre facteur crucial du second tour, la participation. Au premier tour, le 15 mars, elle n’était que de 40%. "La participation c’est la grande question à Bayonne comme ailleurs, la situation sanitaire étant meilleure et dominée et le fait qu’on soit sur un second tour, je crois que ça devrait motiver les uns et les autres", envisage Henri Etcheto. Il s’agit donc d’une grande inconnue, qui pourrait elle aussi, révéler des surprises.

 
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