C'est un métier vers lequel les plus jeunes ne sont pas forcément orientés. Pourtant, selon Baptiste Cottier, maréchal-ferrant passionné de 24 ans, "le travail ne manque pas". Rencontre avec le plus jeune maréchal-ferrant du Pays Basque.
Dès l'aube, Baptiste Cottier se présente aux écuries. À 24 ans, le plus jeune maréchal-ferrant du Pays Basque est un amoureux de son métier et des chevaux. Un travail qui a beaucoup évolué. Entre les nouveaux matériaux et la diminution du nombre de professionnels, les maréchaux s'adaptent. Désormais, ils sillonnent les routes, de centre équestre en centre équestre, leur atelier à bord de leur fourgonnette.
Environ 3 000 chevaux par an
"À l'époque, il y avait un maréchal par village généralement et les gens amenaient leurs chevaux à l'atelier de forge. Aujourd'hui, c'est nous qui nous déplaçons et notre camion est devenu l'atelier", explique Baptiste Cottier.
Mais cette mutation n'est pas nouvelle. Depuis la moitié du 20e siècle, les maréchaux-ferrants se déplacent directement jusqu'aux chevaux. Une évolution due à la baisse du nombre de propriétaires, et l'augmentation du nombre de chevaux par écurie.
Même si le métier semble en voie de disparition, ce n'est pas le travail qui manque. Baptiste Cottier s'occupe d'environ 60 chevaux par semaine, soit presque 3 000 à l'année. "Ce n'est pas dur d'en vivre, c'est un métier où il y a quand même pas mal de boulot, assure-t-il. On est quand même dans une région où il y a des chevaux et beaucoup de centres équestres. Donc tant qu'il y a des chevaux, il y a des maréchaux." Sa clientèle est fidèle et régulière, les chevaux doivent se faire changer les fers toutes les six semaines.
La charge de travail est telle que Baptiste Cottier a embauché un apprenti. À ses yeux, maréchal-ferrant est un métier d'avenir : "Il y a quand même de plus en plus de gens qui montent à cheval aujourd'hui. Depuis le Covid-19, les centres équestres n'ont jamais été aussi pleins. Mon apprenti va s'installer dans 3 ans et il aura du boulot de suite."
Un métier qui évolue sans-cesse
À l'arrière de sa camionnette, la forge de Baptiste Cottier fonctionne au gaz. Depuis ses 10 ans et le début de son intérêt pour le métier, il a vu lui-même des évolutions. À commencer par les matériaux, qui changent au gré des avancées technologiques. "L'acier a changé, maintenant, c'est un acier qui a très peu de teneur en carbone. On utilise aussi de l'aluminium, des plaques, de la résine, du silicone, pleins de matériaux innovants pour améliorer la locomotion du cheval et qu'il soit plus confortable", énumère le maréchal-ferrant.
On essaie de faire au mieux pour que le cheval se sente bien dans sa carrière sportive, qu'il ait les bonnes Nike à ses pieds !
Baptiste Cottier, maréchal-ferrant au Pays Basque
Autant de transformation, dans l'air du temps, mais liées également à l'utilisation des chevaux eux-mêmes. "À l'époque, c'étaient plutôt des chevaux de travail, désormais ce sont des chevaux de loisir et les gens veulent faire des performances avec leurs chevaux. On essaie de faire au mieux pour que le cheval se sente bien dans sa carrière sportive, qu'il ait les bonnes Nike à ses pieds", sourit Baptiste Cottier.
Si le maréchal-ferrant de 24 ans prend du plaisir à arpenter les routes du Pays Basque et des Landes pour s'occuper des cheveux, l'activité reste physique, voire dangereux. Il s'est déjà fait casser la jambe par un cheval. Mais pour lui, pas de doute, la passion de son métier est plus forte : "Si je n'ai pas trop d'accident avec les chevaux et que mon dos tient, je me vois faire ça toute ma vie !"