La nouvelle vient de tomber. La maternité d'Orthez va définitivement fermer. Établissement avait des problèmes chroniques de recrutement. Une situation délicate aggravée par la mise en examen d'une anesthésiste suite au décès d'une patiente en septembre dernier.
Le 3 octobre dernier l'Agence Régionale de Santé disait vouloir "se donner du temps" pour prendre une décision. Aujourd'hui c'est chose faite. Le sort de la maternité d'Orthez est scellé. Sa fermeture vient d'être décidée par l'ARS. Elle va être transformée en "centre périnatal de proximité".
C'est son directeur général Michel Laforcade qui a annoncé cette décision lors d'une conférence de presse.
Il y a trois semaines la Commission d'offre de soins avait rendu son avis à l'ARS. Elle se positionnait pour la fermeture de la maternité dont l'activité avait déjà cessé dès le 28 septembre.
Pour autant l'Agence Régionale de Santé affirmait alors que si des gynécologues-obstétriciens étaient embauchés de manière pérenne alors la maternité pourrait reprendre son activité.
Visiblement la direction n'est pas parvenue à recruter ce personnel manquant. Il faut dire que ce problème existait depuis plusieurs mois sans qu'une solution ait réussi à être trouvée jusque là.
En moyenne, le service enregistre entre 350 et 400 accouchements par an.
Reste maintenant à savoir ce que va devenir la quarantaine de salariés de la maternité (14 sages-femmes, des infirmières dont une puéricultrice, des aides-soignantes, des auxiliaires de puériculture). Selon l'ARS il leur sera à tous proposé un emploi dans ce centre périnatal de proximité, ou au CHU de Pau ou dans un autre hôpital.
Par ailleurs la mise en examen d'une anesthésiste suite au décès d'une patiente n'avait fait qu'aggraver la situation de l'établissement.
L'affaire Helga Wauters
Dans la nuit du 26 au 27 septembre dernier, Helga Wauters, anesthésiste belge intervient dans l'accouchement d'une femme de 28 ans. Lors de ses différentes auditions, Helga Wauters a reconnu "avoir bu" le soir des faits. Ce soir-là, Helga Wauters, fait sa péridurale à la patiente, puis sort boire "un verre de rosé" chez des amis.Mais l'accouchement se passe mal et une césarienne devient nécessaire. L'équipe médicale appelle au téléphone l'anesthésiste, qui arrive à pied et sent l'alcool. Alors qu'elle prépare l'anesthésie générale de la patiente, son comportement et son élocution paraissent étranges à ses collègues. J"'étais dans un état second, débordée, ma perception était certainement modifiée", avouera Helga Wauters.
La situation tourne vite au drame : au lieu de se servir du respirateur du bloc opératoire, l'anesthésiste utilise à la place un ballon manuel pour ventiler sa patiente, elle intube les voies digestives au lieu des voies respiratoires. Selon les témoignages cités par la Cour, l'obstétricien qui a la responsabilité de l'accouchement demande alors l'intervention d'un autre anesthésiste, mais aucun remplaçant n'est disponible. Prévenu, le Samu découvrira à son arrivée "une patiente en arrêt cardiaque, cyanosée, et des personnes sur place qui restent inactives". Les secours la raniment et la transfèrent en urgence à l'Hôpital de Pau, où elle décède le 30 septembre. Son bébé, lui, est sain et sauf.
Depuis, Helga Wauters a été mise en examen pour homicide involontaire aggravé. Sa demande de remise en liberté a été rejetée, elle est donc toujours en prison.
On a par ailleurs appris hier via le site belge Sudinfo.be qu'elle avait été licenciée d'un hôpital belge en février de 2013 car son comportement "posait interrogation".
Voyez le précision de Michel Laforcade en direct dans le 19/20 ce soir :
Voyez la réaction des salariés à l'annonce de la fermeture de la maternité :