Dans le Béarn, l’usine Yara de Pardies doit fermer ses portes à l’automne 2018. Elle est à l'arrêt suite à la grève générale votée par les 87 salariés du groupe chimique norvégien. Ils réclament une prime pour préjudice moral.
Les 87 salariés de Yara-Pardies ont le sentiment d'avoir été trompé par leur direction nationale depuis l'annonce de la fermeture du site en 2018. Les syndicats pensaient qu'une partie des activités resteraient sur place pour attirer un éventuel repreneur.
Mais Yara a changé de stratégie. Les syndicats réclament donc une prime mensuelle de 650 euros pour préjudice moral et bloquent depuis mardi 18 avril quelques productions.
"On arrête certaines productions, comme celles de peroxyde, l'envoi de vapeur à Sobegi même si on les pénalise. Mais il faut que l'on se défende aussi. On nous a menti, il y a des choses qui changent. Au départ, le 7 mars, on laissait les parts de marché à un repreneur éventuel et au 12 avril, c'est Yara qui garde toutes les parts de marchés, donc pour un repreneur éventuel, ce sera plus difficile", explique Charles Puntous, délégué CGT à Yara.
La direction française du groupe norvégien était à Pardies ce mercredi 19 avril pour tenter d'éteindre l'incendie. Elle était prête à verser une prime, mais uniquement liée à l'activité, ce que refusent les syndicats. La situation semble totalement bloquée dans un contexte de méfiance.
"Je comprends le désarroi des personnes sur un changement de stratégie commerciale. Cela va compliquer mais pas rendre impossible la recherche d'un repreneur. En particulier d'un repreneur qui serait dans le domaine de ces produits de nitrates techniques. On va l'amener parce que on ne veut pas éliminer cette possibilité", affirme Thierry Loyer, président de Yara France.
Si rien n'évolue dans les négociations, les syndicats vont poursuivre leurs actions dans les prochains jours.