Promu en Top 14 après avoir survolé la Pro D2 la saison dernière, Pau débute la saison avec un recrutement imposant et la bénédiction financière de Total, son partenaire historique.
Après avoir échoué deux fois ces trois dernières années en finale d'accession contre Mont-de-Marsan (2012) et Brive (2013), la Section a changé de braquet la saison dernière sous la houlette de son nouveau manager néo-zélandais Simon Mannix pour tracer son propre destin.
Elle n'a donc laissé que des miettes à la concurrence pour, neuf ans après l'avoir quitté, regoûter à l'élite. Son rêve deviendra réalité dimanche à Paris à l'occasion d'un symbolique "match des champions" contre le Stade Français.
À l'instar de l'UBB en 2011 ou d'Oyonnax en 2013, Pau devrait être une des curiosités de cette saison de Top 14, de part son recrutement, digne des plus gros budgets.
Total double son sponsoring
En Béarn, l'ambition est débordante depuis le 5 février dernier, date charnière de l'annonce de l'arrivée du Néo-Zélandais Conrad Smith, le centre le plus capé de l'histoire des All Blacks (90 sélections) et toujours considéré comme l'un des meilleurs spécialistes à son poste.
Que diable un tel joueur viendrait faire du côté du Hameau, se demande-t-on alors. Les lendemains sont radieux avec outre l'obtention du titre de champion de Pro D2 dès le mois d'avril, la déclaration de Patrick Pouyanné, directeur général du groupe Total qui annonce que son groupe "doublera son sponsoring auprès de la Section Paloise", avec une aide passant de 2,5 millions d'euros à 4,5 millions d'euros.
"On a vu une machine de guerre se former et partir à la conquête de nouveaux marchés", ose Yannick Le Garrérès, le vice-président en charge des finances.
"Recherche d'expérience"
Smith ne vient pas à Pau par hasard. C'est dans l'esprit de ses dirigeants la tête de gondole idéale pour attirer d'autres gros poissons, à commencer par son compatriote Colin Slade, demi d'ouverture attendu lui aussi après la Coupe du monde pour concurrencer l'Argentin Santiago Fernandez, venu de Bayonne.
Pour densifier son pack, Mannix a décidé de reconstituer la troisième ligne du Munster qu'il entraînait il y a trois ans, adjoignant Sean Dougall et Paddy Butler au N.8 James Coughlan, venu prendre ses repères l'an dernier.
Il a également attiré le deuxième ligne international de Clermont Julien Pierre, gage d'expérience et de solidité. "Dans notre recrutement, je recherchais d'abord l'expérience de joueurs passés par des clubs où le niveau d'exigence est élevé, explique le manager néo-zélandais. Ils connaissent le haut niveau, ce sera très important pour nous".
D'où le choix, complémentaire, du demi de mêlée Thierry Lacrampe (Clermont), du pilier néo-zélandais Chris King et du talonneur Thomas Blanchin (Montpellier), tous trois avides de revanche après avoir peu joué l'an dernier. Ou encore celui du pilier écossais le plus capé de l'histoire de son pays, Euan Murray (66 sélections) venu pour relever un dernier défi, sans pouvoir jouer le dimanche en respect de ses fortes convictions religieuses.
Nouveau Hameau
Cette nouvelle sauce béarnaise va-t-elle prendre rapidement? C'est la seule interrogation qui demeure au pied des Pyrénées, notamment après les deux matches de préparation perdus contre Agen (40-14) et Montpellier (19-7).
"Je n'attendais rien d'autre de cette première sortie", a commenté Mannix après la défaite face à l'autre promu. "Je suis très fier de tous les gars", a-t-il lancé après celle contre le MHR, pas vraiment inquiet. "L'important, c'est d'être prêt le 23 août !"
Pour ses retrouvailles avec l'élite, le stade du Hameau fera lui aussi peau neuve. Sa réhabilitation, prévue sur deux saisons, devrait porter sa capacité à 15.000 places avec des infrastructures modernes. De quoi voir encore plus grand.