Ce procès en appel concernait l'ancien sénateur maire de Biarritz, Didier Borotra, mais aussi a fille Sophie Borotra et Françoise Pautrizel. Comme en première instance à Bayonne, ils ont été relaxés de "prise illégale d’intérêts" qui leur était reprochée, à la Cité de l’Océan.
Le parquet avait requis à son encontre 12 mois de prison avec sursis et 35 000 euros d'amende, assorti d'une interdiction d'exercer durant cinq ans des fonctions électives ou à la tête d'une entreprise publique, mais il a donc été relaxé ce jeudi 29 août 2019..
On le soupçonnait de prise illégale d'intérêts présumée, et de l'emploi fictif de sa fille, Sophie Borotra, dans la Société d’économie Mixte Biarritz Océan, dirigée par Françoise Pautrizel et qu'il présidait.
Il avait été relaxé en mars 2017 par le tribunal correctionnel de Bayonne mais le parquet avait fait appel.
Les justifications de l'ancien sénateur maire
L'ancien élu qui fête ses 82 ans vendredi, était mis en cause pour des missions de conseil confiées entre 2013 et 2015 par la SEM Biarritz Océan, dont il était président, à la société AGC, dirigée par sa fille, et facturées 35.000 euros alors que la SEM, qui gère deux musées de la ville, affichait à l'époque un déficit de 681.000 euros.Pour sa défense lors de l'audience d'appel le 16 mai, Didier Borotra avait affirmé avoir ignoré dans un premier temps que ces contrats avaient été passés avec la société de sa fille et que c'était l'ancienne directrice de Biarritz Océan, Françoise Pautrizel, qui les avait passés.
Elle avait les mains libres et ce n'était pas anormal", avait-il dit.
"Cela aurait été mieux que ma fille m'en rende compte mais ce n'est pas dans les habitudes de la famille. Chacun vit sa vie", avait expliqué l'ancien maire de Biarritz.
Sophie Borotra avait assuré que son père était "un bon communicant (...) mais pas forcément avec ses proches".
"Une manoeuvre frauduleuse" pour l'avocat général
L'avocat général Dominique Boiron avait lui pointé "une manoeuvre frauduleuse pour produire un revenu à Sophie Borotra qui en avait besoin à l'époque" et avait requis un an de prison avec sursis, 35.000 euros d'amende et 5 ans d'interdiction d'exercer des fonctions électives ou à la tête d'une entreprise publique à l'encontre de M. Borotra, ainsi que 4 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende à l'encontre de sa fille.
Maire de Biarritz de 1991 à 2014, Didier Borotra a par ailleurs été condamné en appel le 26 janvier 2017 à 30.000 euros d'amende pour avoir fait annuler 4.632 contraventions de stationnement entre 2009 et 2013. Il s'est pourvu en cassation.