Cette mesure devrait rapporter 7,2 millions d’euros jusqu’à la fin du mandat de la majorité. Une mesure visant à lutter contre la crise du logement et conserver des biens immobiliers pour les locaux qui peinent à se loger.
Le Pays basque manque de logements pour ses habitants. En 2021, le taux de résidences secondaires s’élève à 41%. La municipalité a donc décidé d’augmenter la taxe d’habitation sur celles-ci. L’argent tiré de cette mesure devrait notamment servir à réhabiliter des logements vides ou insalubres.
Financer la réhabilitation de logements
L’objectif est de redévelopper le locatif à l’année. La hausse de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires devrait rapporter 1,8 million d’euros par an. « Ces fonds supplémentaires vont être fléchés vers du logement », annonce la première édile (LR) Maïder Arosteguy. « En particulier, on s’est rendu compte que la ville a un parc de logements dans les écoles qui n’est aujourd’hui pas habité car insalubre. Et donc dans un premier temps nous allons réhabiliter certains de ces appartements ». Autant de réhabilitations qui pourraient peut-être permettre à la commune de respecter le quota de logements sociaux, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Pour Guillaume Barucq, conseiller municipal d'opposition (SE), cette mesure pourrait créer des injustices. « Cette taxe finalement elle va créer une inégalité entre les résidents secondaires qui ont les moyens et par contre c’est sûr que cela pénalise les petits résidents secondaires qui ont hérité par exemple d’un bien ».
Cette augmentation de la taxe pourrait également empêcher les Basques installés ailleurs en France ou à l'étranger de conserver leurs biens, devenus des résidences secondaires. C’est en tous les cas ce qu’avancent certaines voix.
Freiner les achats de résidences secondaires ?
A Biarritz comme partout sur la côte basque, les prix de l’immobilier ne cessent d’augmenter. Selon la maire, une augmentation de 40% du prix au m2 aurait été observée depuis le premier confinement et l’assaut des investisseurs. Des prix qui ne sont pas rédhibitoires pour autant.
A Guéthary, la taxe a déjà été augmentée. Pour quel résultat ? Dans une agence du centre-ville, seuls 8 biens sont à vendre contre une quarantaine avant la crise. Mais les demandes continuent d’arriver, en moyenne 6 à 8 par jour.
« Je pense que c’est une goutte d’eau car lorsque des clients ont les moyens d’acheter sur la côte basque (c’est devenu de plus en plus cher) une résidence secondaire, 60% de plus pour leur taxe d’habitation ne va pas les décourager d’acheter ».
« Biarritz ne pouvait pas rester un paradis fiscal au milieu d’autres communes comme Bidart ou Guéthary », concède Guillaume Barrucq.
Ces villes ont en effet déjà fait le choix d’augmenter cette taxe, tout comme Saint-Jean-de-Luz, Anglet, Urrugne ou Ascain. Bon nombre de villes côtières du pays basque ont fait le choix de la majoration.