Le tribunal administratif de Pau a rejeté le recours déposé par la mairie d'Oloron et l'association SOS Proximité. Les requérant espéraient une réouverture de la maternité. Ils attendent les détails du jugement rendu ce matin pour faire appel.
C'est la deuxième fois que le tribunal administratif de Pau se prononce contre la réouverture du service de chirurgie obstétrique du centre hospitalier d'Oloron-Ste-Marie.
Le 16 janvier dernier déjà, soit tout juste un mois après la fermeture de la maternité, le juge des référés rejetait la demande de suspension de la décision de l'Agence Régionale de Santé. Décision de ne pas renouveler l'autorisation d'exercer la gynécologie-obstétrique, étant donné que les "conditions techniques de fonctionnement de la maternité prévues par le code de la santé publique n'étaient pas remplies".
Selon l'ARS, "le nombre de spécialistes" est "insuffisant" et "l’absence de perspective de recrutement ne permet pas d’assurer sur le long terme la sécurité et la qualité des prises en charge".
En lieu et place de la maternité a été ouvert un centre périnatal de proximité. Ce centre ne pratique pas les accouchements, mais assure "le suivi prénatal et postnatal des parturientes du territoire" explique l'ARS. Elles sont "accueillies dans des conditions de sécurité optimales, en lien étroit avec les lieux de naissances qu’elles ont choisis".
"Les futures mères" peuvent y "bénéficier d’un accouchement naturel grâce à la nouvelle unité physiologique du CH de Pau. Un service actuellement proposé aux parturientes du bassin d’Oloron" précise l'agence de Nouvelle-Aquitaine.
Trop loin d'aller jusqu'à Pau et déjà des incidents
La ville et l'association SOS Proximité s'appuient notamment sur l'enclavement des futures mamans de la région pour demander une réouverture du service accouchement à Oloron. Les femmes étant contraintes de rouler de longs kilomètres, sur les routes de montagne, avant de rejoindre la maternité de Pau.
Le trajet peut prendre jusqu'à une heure et demi pour celles qui demeurent au fond des vallées, argumente Robert Bareille, le président de SOS Proximité.
"Nous avons au moins deux situations où ça s'est mal passé" nous confie t-il, "il est évident que ça va peser sur la suite du dossier".
Robert Bareille évoque un accouchement dans l'ambulance sur la route de la maternité, qui s'est bien terminé, mais, évidemment, "ce n'est pas une situation idéale".
Un deuxième accouchement a, lui, eu une issue bien plus dramatique, puisque "le bébé est né sans vie avant d'arriver à Pau" affirme t-il. Un événement "que l'on peut relier très directement à l'absence de maternité à Oloron" selon le président de SOS Proximité.
Deux exemples qui devront être pris en compte lors du jugement en appel. Car l'association et la mairie comptent bien faire appel.
La troisième audience pourrait se tenir à Bordeaux.