Le groupe japonais Toray Industries, spécialisé dans la fabrication de matériaux composites pour l'aéronautique, compte supprimer 29 postes dans ses sites béarnais de Lacq et d'Abidos. Le plan de départs volontaires est présenté ce lundi aux salariés. La CGT dénonce un "plan de la honte".
La mauvaise nouvelle est tombée jeudi dernier 15 octobre en CSE. "On l'avait senti venir" nous confie Thimothée Esprit, délégué CGT au sein de l'usine d'Abidos. "On avait interpellé la direction début octobre mais elle nous avait affirmé que rien ne se préparait".
Un mouvement de grève illimité
C'est un plan de départs volontaires accompagné d'un plan de sauvegarde de l'emploi que la direction présente ce lundi 19 octobre aux salariés des sites de Lacq et d'Abidos, lors d'une première réunion de négociation.Toray explique que cette décision est liée à la crise économique actuelle et à son impact sur le marché aéronautique. Les commandes sont en baisse et il y a nécessité d'"adapter l'organisation et les méthodes de travail" en vue d'augmenter "l'efficacité opérationnelle" pour "préserver l'entreprise et retrouver des résultats positifs".
Pourquoi ne pas recourir au chômage partiel ?
La CGT, vent debout contre ce plan, a lancé, dimanche, un mouvement de grève illimité. Elle prévient qu'elle n'acceptera aucun licenciement. Et réclame le recours au dispositif de chômage partiel de longue durée mis en place par l'Etat pour justement faire face à la crise le temps de la pandémie.
"Son objectif est de faire travailler moins d'ouvriers pour fabriquer la même quantité de fibre de carbone, tout ça pour gagner en compétitivité, réduire ses coûts et augmenter ses bénéfices" affirme le syndicaliste."Pourquoi la direction ne profite t-elle pas du chômage partiel ? Pourquoi ne pas laisser les ouvriers à la maison un temps et les faire revenir une fois la crise passée ? C'est parce que le groupe a un plan sur le long terme"
29 postes supprimés + 28 non remplacés
Selon la CGT, si l'on rajoute les départs non remplacés ces dernières années, ce sont 57 postes qui seront perdus en Béarn sur un effectif de plus de 400 salariés."Les plus touchés sont les ouvriers. Ils ont été remplacés par la robotisation et l'automatisation. C'est comme ça que l'entreprise veut gagner en rentabilité. L'ouvrier a un coût, il est vu comme une variable d'ajustement".
Le syndicat souligne que Toray Industries est leader mondial dans la fabrication de fibres de carbone et pèse des milliards d'euros de chiffre d'affaire. "C'est une des plus grandes multinationales au monde dans la chimie, elle a les moyens de traverser la crise sans la faire payer aux salariés".
La CGT appelait à un rassemblement de l'ensemble des salariés devant le siège social de Lacq ce lundi pour faire pression sur la direction pendant la présentation du plan.