Ce centre pédiatrique pour les enfants en danger peut accueillir entre 200 et 250 enfants, victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles.
Dans les salles colorées, de gros fauteuils bleus attendent les enfants. Au mur, des dessins de fleurs, et sur une petite table, des crayons de couleurs et des petits livres avec beaucoup d'images. De quoi rassurer, un peu, les enfants victimes de maltraitance accueillis dans cette nouvelle unité de l'hôpital de Pau.
Cette "unité d'accueil pédiatrique pour enfants en danger" (UAPED) a pour mission accueillir dans quelques jours des enfants de tous âges, victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles. Elle doit permettre une prise en charge globale, sur le plan médical, psychologique, social mais aussi judiciaire.
En territoire du Béarn et de la Soule, on va enfin avoir un lieu unique où on pourra à la fois prodiguer des soins et prendre en charge d'un point de vue judiciaire.
Rodolphe Jarryprocureur de la République de Pau
"Unité de lieu et de temps"
Une "unité de lieu et de temps" qui devrait permettre aux victimes d'éviter les allers-retours entre le médecin, le commissariat, la pédiatrie... "Ce nouveau lieu d'accueil va permettre d'éviter ce parcours fastidieux qui rajoute du traumatisme à ce que l'enfant a déjà vécu", explique le médecin référent de l'UAPED, Thierry Mansir.
Dorénavant, les policiers et gendarmes se déplaceront directement à l'hôpital de Pau. Et pour pouvoir réaliser les auditions, les locaux ont été aménagés. Une salle avec vitre teintée a été installée : "Derrière la vitre, dans la salle technique, des psychologues et d'autres enquêteurs pourront assister à l'audition et interpréter le comportement non verbal de la victime", précise le procureur Rodolphe Jarry.
Une fois l'audition terminée, l'enfant pourra retrouver, à quelques mètres, la salle dans laquelle il est hospitalisé.
On est dans une unité de lieu et de temps qui va améliorer la prise en charge, en tout cas, la rendre moins difficile.
Dr Thierry Mansirmédecin référent UAPED
Des enfants maltraités, le médecin en voit souvent en pédiatrie, mais beaucoup de cas ne sont pas repérés. "Dans nos services, on ne voit que la partie émergée de l'iceberg", souligne Thierry Mansir. En parler reste difficile pour les enfants, c'est pourquoi le pédiatre appelle à mieux détecter ces violences : "La parole est essentielle et l'UAPED va avoir son rôle dans le repérage de la maltraitance chez l'enfant."
Deux pédiatres et une puéricultrice travailleront dans cette unité, mais une cinquantaine de professionnels de santé ont été formés pour l'accueil de 200 à 250 enfants par an.
Cette "unité d'accueil pédiatrique pour enfants en danger" ouvre le 11 décembre.