Rugby féminin : les amazones paloises à l’assaut de l’Elite 1

Lons-Section Paloise est l’un des rares clubs 100% féminin du rugby français. Un club historique qui tente de se moderniser pour recoller au peloton de tête et remonter en Elite1 parmi les dix meilleures équipes françaises. Les Lionsoises sont invaincues cette saison avant le derby face à Bayonne.

Le rendez-vous est fixé sur les terrains d’entraînements du groupe professionnel des garçons de la Section Paloise. Pour progresser, les Béarnaises ont signé une convention avec leurs grands frères. Musculation, équipements, stratégie, les deux clubs sont plus proches que jamais. Cette saison, la Fédération Française a décidé une refonte des championnats chez les filles, dix équipes seulement en Elite1 pour des matchs de niveau plus serré. Lons Section Paloise a été reléguée en Elite2. Passée la déception, l’ensemble du club staff, joueuses, bénévoles, tous ont décidé de saisir l’occasion pour repartir du bon pied.

"Elles sont là pour en chier"

A peine l’échauffement terminé et c’est un déluge qui s’abat sur le Béarn. Nous nous inquiétons pour notre matériel plutôt fragile, à l’inverse des filles sur le terrain. La pluie ne semble pas les perturber. Cette semaine, l’équipe prépare le derby face à Bayonne, il est hors de questions de perdre du temps avec la météo. La pelouse est rapidement gorgée d’eau, ce qui ne les empêche pas de travailler le secteur offensif. Nous sommes admiratifs, le jeu est plaisant malgré les conditions. Les filles gardent le sourire, elles s’éclatent même dans les flaques. "On vient de faire deux heures d’entraînement intensif, elles n’ont jamais rechigné, ce groupe a envie d’apprendre. On a de la chance d’avoir dans ce collectif des jeunes pleines d’envie et des joueuses d’expérience pour les galvaniser"  commente Elodie Poublan, l’une des trois entraîneurs et ancienne internationale. "Elles sont là pour en chier" nous dit-elle en plaisantant.

Des anciennes internationales au soutien

Cette équipe de Lons Section Paloise peut compter sur des cheffes de file solides. Agricultrice dans la vie, à 31 ans, Emilie Cazanave vient d’arrêter sa carrière internationale au poste de 3eme ligne. « Il faut que je me concentre sur l’après-carrière, je suis en train de reprendre la ferme familiale mais je ne peux pas arrêter de jouer au rugby, j’aime trop ça. Même sous la pluie, je suis heureuse sur un terrain. » Parmi ces figures emblématiques du club, on retrouve aussi Lise Arricastre. À 33 ans, l’ancienne pilier des Bleues, 73 sélections, a également pris des responsabilités au sein du syndicat des joueurs professionnels Provale. "Je partage mon expérience avec les plus jeunes sur le terrain, mais je suis très confiante. Aujourd’hui les cadettes qui s’entraînent avec nous, ou sont surclassées, sont déjà des sportives de haut niveau. Elles sont actrices de l’évolution du rugby professionnel et plus simplement spectatrices" nous explique-t-elle.

Jeunesse, formation et expérience, le cocktail détonnant des filles de Lons Section Paloise, elles sont toujours invaincues cette saison et compte bien le rester après le derby. Les joueuses basques de Bayonne sont prévenues.

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