Un couple d'éleveur de brebis installé à Arros-de Nay, en Béarn, vient de subir une nouvelle attaque sur ses brebis. La piste du loup est privilégiée. C'est la quatrième attaque en deux mois pour les éleveurs qui attendent toujours leurs indemnisations.
La scène fait froid dans le dos. Laurent Dallos, éleveur d'Arros-de-Nay, en Béarn, tient à la main une de ses brebis, le buste ouvert, à l'agonie. "C'est un cœur de brebis vivante, qui bouge", analyse-t-il, amer.
Quatre brebis sont mortes
C'est au petit matin ce lundi que les éleveurs ont découvert le triste spectacle : une brebis dévorée sur place, trois autres entre la vie et la mort. Elles seront euthanasiées par les vétérinaires.
Toutes ont été, assurent Laurent et sa compagne Cécile, victimes d'une attaque de loup. Sollicités, les agents de l'Office français de la biodiversité sont venus prélever des indices, afin de vérifier la nature du prédateur. Le loup rode dans le secteur d'Arros-de-Nay, classé en cercle 1, soit une zone ou la prédation sur le cheptel domestique a déjà été constatée.
Le coup est dur pour les éleveurs, qui subissent leur quatrième attaque en deux mois.
On se pensait préservés en étant proches des habitations. Mais la bête chasse sur notre territoire.
Cécile Le Barbier, éleveuse de brebisà France 3 Pau sud Aquitaine
En attente d'indemnisations
Cécile Le Barbier et Laurent Dallos ont déjà perdu une quarantaine de bêtes. Ils attendent toujours des indemnités pour les trois premières attaques dont a été victime leur troupeau. Mais les démarches paraissent interminables.
"Je suis prêt à faire une bêtise. Je pense que je vais péter les plombs, s'agace Laurent, qui se dit "à bout". On devait nous proposer des filets de gardiennage, des chiens", s'impatiente-t-il, ne voyant rien venir. Les indemnités tant attendues seront réinvesties dans de la surveillance canine. "Ça nous permettrait de refaire notre meute de Patous. Leurs aboiements auraient sans doute alerté les gens autour, et retardé l'attaque", avance Cécile.
Enfermer les brebis, la solution ?
Cette attaque sur leur troupeau les fait se questionner sur leur méthode d'élevage, qui privilégie le bien être animal. "Dans le coin, nous sommes les seuls éleveurs à laisser les brebis dehors l'hiver, quand les conditions climatiques le permettent, explique Cécile.
"On se demande si on ne passerait pas sur des brebis enfermées, qu'on nourrirait de foin et qu'on ne sortirait jamais, commence à se résigner l'éleveuse.
C'est différent, ce n'est pas ce que je projetais, mais on commence à y réfléchir. On ne peut pas continuer comme ça, avec une attaque tous les quinze jours ou trois semaines," regrette Cécile Le Barbier.