Le 25e Festival Biarritz Amérique latine, qui s'ouvre lundi à Biarritz et met en compétition une trentaine de films jusqu'au 2 octobre, est animé "par un vent de résistance et même de révolte", résument ses organisateurs.
"Les films en compétition mettent en scène des personnages qui ont tous en commun de s'être révélés grâce à un acte d'opposition", souligne Lucile de Calan, du Comité de sélection. Acte d'opposition au gouvernement dans "Neruda", film chilien de Pablo Larrain présenté en ouverture, à la violence aveugle résultant du capitalisme contemporain dans "Aquarius" (Kleber Mendoza, Brésil) ou encore opposition à l'armée dans "El Amparo" (Rober Calzadilla, Venezuela et Colombie).
Pour Lucile de Calan, "le 25e anniversaire du Festival est l'occasion de nous demander ce que nous dit le cinéma sur l'Amérique latine". "Il nous invite plus que jamais, loin de toute résignation, à faire acte de résistance et à une urgence à créer", estime-t-elle.
Le festival, qui accueille chaque année quelque 35.000 personnes, présente :
- 10 films dans la compétition longs métrages,
- 10 dans la compétition courts-métrages
- 13 dans la catégorie des documentaires.
A titre d'exemple, on y retrouve "Profundo Carmesi" du Mexicain Arturo Ripstein, programmé à Biarritz en 1996 et qui a obtenu les prix de
la meilleure musique, du meilleur scénario et du meilleur décor au Festival de Venise la même année.
Littérature et musique
Les traditionnelles rencontres littéraires sont aussi sous le signe de la résistance avec, en particulier, le romancier et homme politique Sergio Ramirez, qui s'est engagé à un moment de sa carrière auprès des rebelles sandinistes au Nicaragua.Le Festival propose aussi chaque soir une manifestation musicale festive et colorée, avec en vedette mercredi le Colombien Yuri Buenaventura et ses musiciens, sur des rythmes salsa, mambo ou cha-cha-cha.
L'Amérique centrale à l'honneur
Le "Focus" 2016 est l'Amérique centrale, avec onze films provenant du Nicaragua, Guatemala, Panama et Costa-Rica."Ces films d'Amérique centrale parlent de pages sombres, guerres civiles, coups d'Etat, dictatures. A l'exception de +Por las Plumas+ (Costa-Rica) de Neto Villalobos", témoigne Nicolas Azabert, du Comité de sélection. "Il fait preuve d'un humour certain.Sûrement parce que le Costa-Rica connaît une certaine vitalité en matière de cinéma avec une loi, des écoles et des festivals. Chez les pays voisins, on note une véritable absence de volonté politique", selon lui.
Enfin, Ramuntcho Matta, artiste franco-chilien, fils du peintre Roberto Matta, par le biais d'une exposition participative ("Atelier Matta: se représenter le monde"), propose une cartographie de l'univers articulée autour de certaines de ses oeuvres et de celles de trois membres de sa famille, aujourd'hui disparus.
Des fenêtres sur cette cartographie sont ouvertes sur lesquelles les festivaliers peuvent s'emparer d'un crayon et donner, en partage, leur représentation du monde.