Route nationale Poitiers / Limoges, entre travaux et espoirs d’autoroute

Depuis ce lundi matin, la réfection de la chaussée de la nationale 147 sur deux kilomètres et demi entraîne son lot de perturbations. Hasard du calendrier, le début de ce chantier local coïncide avec une réunion sur le projet d’autoroute pour cet axe Poitiers / Limoges.

Chaque jour, jusqu’à 17.000 véhicules, dont 40% de camions, empruntent cet itinéraire qui traverse de nombreux villages. Un flot contraint, pour trois semaines minimum, à bifurquer... Deux déviations, une pour chaque sens de circulation, sont mises en place dans ce secteur entre Mazerolles et Lussac-les-Châteaux.
Pour décrire le trafic, les experts parlent de seuil de saturation, voire de congestion aux abords de Poitiers. C’est aussi l’un des axes routiers les plus dangereux de la Vienne (71 accidents entre 2006 et 2016), et de France.
 

Serpent de route

Plus de quarante ans que l’autoroute 147 est réclamée par élus et acteurs économiques des régions Limousin et Poitou-Charentes. Une nouvelle fois, ils se réunissent sous l’égide des Chambres de commerce et d’Industrie de Poitiers et de Limoges.


Le dossier n’avait jamais été aussi loin, Pierre Massy, président de la CCI de Haute-Vienne, fédère autour de lui et compte bien aboutir.

C’est un projet qui me tient à cœur car c’est un projet dont les territoires ont besoin... que ce soit dans le sud Vienne ou le nord Haute Vienne. Ce n’est même plus un projet, c’est un serpent de mer...Plus de 60 ans d’évocation de ce projet et toujours rien, et pendant ce temps là, des entreprises, des entrepreneurs, des citoyens vivent sur ces territoires, ou plutôt essaient de vivre sur ces territoires. Des territoires qui sont dans la difficulté, ils ont besoin enfin qu’on les prenne en compte, qu’on les désenclave.

Pierre Massy, président de la CCI de Haute-Vienne

Prévu sur 110 km, le tracé, au plus près de la nationale actuelle, permettrait un gain de temps de 50 minutes (1h10 au lieu de plus de 2h). Huit sorties sont envisagées pour irriguer le territoire (quatre dans la Vienne, quatre en Haute-Vienne). Le péage serait opéré par la lecture optique des plaques.


D’après les études menées par les porteurs du projet auprès des usagers actuels, la moitié des voitures et 8 camions sur 10 se reporteraient sur la future autoroute. Sur le papier, l’axe serait rentable... Au-delà de l’intérêt pour relier Poitiers et Limoges, il serait un nouvel itinéraire national pour les circulations est / ouest, le chaînon manquant entre la Bretagne, Nantes et Toulouse, Lyon...
 

Feu vert pour 2021 ?

Le chantier est évalué à un milliard d’euros, financé par le concessionnaire à 80%, les premiers véhicules sont espérés pour 2032.
Reste bien sûr à franchir l’étape incontournable de la validation par l’Etat : avec d’abord une commission nationale en juin 2021 où tout le monde pourra donner son avis, le ministre délégué aux Transports devrait ensuite trancher d’ici la fin de l’année et accorder (ou non) la fameuse DUP (déclaration d’utilité publique).
 

 

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